La 14e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT) a ouvert ses portes ce mardi 24 octobre 2023 à Ouagadougou. La cérémonie officielle d’ouverture était placée sous le haut patronage du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, représenté par le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem. C’était en présence du représentant du pays invité d’honneur, le ministre nigérien de l’Enseignement Scientifique et de l’Innovation, Pr Saïdou Mamadou.
Le thème de la présente édition est « Défis humanitaires en Afrique : contribution de la recherche scientifique et de l’innovation pour des solutions durables ». Il est prévu se tenir du 24 au 28 octobre 2023 sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Il se veut un rendez-vous des acteurs du monde de la recherche et de l’innovation technologique pour réfléchir sur leur contribution à faire face aux défis actuels auxquels les pays de la sous-région sont confrontés.
Le représentant du pays invité d’honneur (Niger), Pr Saïdou Mamadou a salué la clairvoyance du gouvernement burkinabè d’avoir initié un tel événement qui favorise une meilleure connaissance des résultats de recherche et des innovations par les utilisateurs. Aussi, a-t-il poursuivi, le FRSIT permet d’informer et de sensibiliser les décideurs politiques sur la place de ces résultats de recherche dans le développement socioéconomique du Burkina Faso. Selon lui, son pays entend profiter de l’expérience du pays des Hommes intègres dans ce domaine.
Au programme, il y aura entre autres des communications thématiques, la promotion de la culture de l’innovation scientifique à la jeunesse à travers des camps d’idéation, des sessions de transfert de technologies, des stands d’exposition et des remises de prix et de distinctions honorifiques. Plus de 2000 visiteurs grand public sont attendus à cet événement.
Le discours du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré a été lu par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Burkina Faso, Pr Ardjiman Thiombiano. C’était en présence du Premier ministre, Me Appolinaire Kyelem. Dans ce discours, le Chef de l’Etat affirme que la recherche constitue « pour nous » un pilier important et un levier pour affirmer la souveraineté du pays au monde. A le croire, le pays a mis l’accent sur la valorisation des résultats de recherche menés par des chercheurs burkinabè notamment dans le domaine agro-sylvo-pastoral.
Pour permettre au FRSIT d’atteindre ses objectifs, le capitaine Ibrahim Traoré a invité les acteurs à se pencher sur des stratégies pour la pleine implication de la jeunesse afin de garantir une relève scientifique de qualité. « Comment œuvrer pour une réelle implication de la diaspora à l’émergence de nouvelles technologies capables de projeter notre Pays vers un développement soutenu ? Quelle véritable stratégie pour une réelle appropriation des résultats de recherche par les autres acteurs chargés de leur valorisation ? », a-t-il ajouté.
Le président de l’Assemblée législative de Transition, Dr Ousmane Bougouma a remercié les organisateurs pour le choix porté à sa personne pour parrainer cet événement. Pour lui, la recherche constitue le dernier rempart pour une souveraineté véritable du pays et de l’Afrique. Il a alors invité le secteur privé, les institutions financières locales et les initiatives individuelles à accompagner la recherche et le FRSIT.
Les stands d’exposition font la promotion d’une centaine de technologie pouvant contribuer au développement socioéconomique du pays. Parmi les exposants, il y a Yasser Bambara, un jeune innovateur qui est venu exposer les produits de son travail. Il a fabriqué des prototypes de feu tricolore et de lampadaire sans fil fonctionnant avec du solaire, un véhicule détecteur de mine et un démineur.
Selon lui, l’idée de conception de ces technologies lui est venu du constat que le Burkina Faso importe ces matériels tandis que les compétences pour les réaliser sur place ne manquent pas. Il souhaite avoir l’accompagnement des autorités pour développer ses recherches au profit de toute la population.
Judicaël Sandwidi, un autre exposant, est promoteur de SOUD ZAKA, une entreprise installée à Koupela et évoluant dans la valorisation des déchets plastiques. « Nous transformons les déchets plastiques ménagers en dalles, pavés et en sacs écologiques. Nous faisons tout cela pour protéger l’environnement et améliorer la santé humaine et animale », a-t-il indiqué. Les sacs sont vendus à 5000 FCFA l’unité et les pavés à 10000 FCFA le mettre carré.
SOUD ZAKA transforme également les déchets plastiques en pagne et c’est ce qui est utilisé pour confectionner divers articles comme le sac, la nappe de table et le rideau.
Issouf Tapsoba