Le colloque international, instance de réflexion de la 10eme édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), a refermé ses portes le vendredi 20 octobre 2023 à Ouagadougou. La cérémonie de clôture a été présidée par le ministre de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo.
Plus de 200 journalistes issus de 33 pays africains et d’ailleurs ont pris part à cette activité. Ils ont réfléchi sur le thème centrale du FILEP à savoir « Médias, conflits et cohésion sociale ».
Pour le ministre de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, « le choix de ce thème donne l’occasion aux acteurs du monde des médias d’apporter de riches contributions qui permettront au 4è pouvoir de jouer pleinement sa partition dans l’ensemble symphonique organisé depuis plusieurs années afin de faire face aux nombreux conflits qui rongent notre sous-région, notre continent et plusieurs aires géographiques du monde ».
Le président du comité d’organisation, Inoussa Ouédraogo s’est réjoui de la réussite de l’organisation de ce cadre de réflexion. Il a remercié l’ensemble des participants pour l’engagement, la hauteur et la qualité des débats et leur soutien au peuple burkinabè à travers leurs contributions en faveur des Populations déplacées internes (PDI).
Par ailleurs, il a invité les journalistes africains à faire bloc face aux abus des pouvoirs politiques des différents pays tendant à remettre en cause les acquis de liberté d’expression et de presse.
Les travaux se sont déroulés en panels suivis d’échanges. Ils ont porté sur plusieurs thématiques notamment « Médias face aux crises sécuritaires, politiques et institutionnelles », « Médias, conflits et construction de la paix » et « Problématique de la régulation et de l’autorégulation en période de crise ». A cela s’ajoutent le thème sur « Journalisme d’investigation dans un contexte de crise sécuritaire, politique et institutionnelle » et « Extrémisme violent et criminalité organisé : la nécessité d’investiguer ».
Après 72h d’instances travaux, les participants au colloque ont formulé 2 motions et 2 recommandations pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression et de la presse dans les différents pays et soutenir la formation des journalistes.
« Nous tenons à réitérer notre soutien entier à nos consœurs et confrères de la région qui se battent quotidiennement pour protéger cet acquis précieux qu’est la liberté de la presse. Nous les assurons de notre solidarité indéfectible. Nous leur disons que leur combat est le nôtre. Nous avertissons les pouvoirs qui seraient tentés de fouler au pied la liberté d’expression et de la presse que nous n’autoriserons aucun retour en arrière », ont déclaré les participants dans la première motion en soutien aux journalistes des pays en crise.
Quant à la deuxième motion, ils « condamnent les atteintes à la liberté d’expression et de presse, appellent les autorités à garantir les droits et devoirs des citoyens y compris la liberté d’opinion et à prendre les mesures de protection des journalistes et des médias dans l’exercice de leurs fonctions ».
En ce qui concerne les recommandations, la première est adressée aux organisations professionnelles des médias pour la formation des journalistes. Il s’agit de :
– l’adoption et la mise en œuvre de programmes de formation continue des journalistes sur l’éthique et la déontologie, la responsabilité sociale du journaliste et le traitement de l’information en temps de crise ;
– la prise d’initiatives diversifiées pour la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation des programmes de formation.
La dernière recommandation invite les Etats africains à accompagner les organisations professionnelles (NDLR, des médias) dans la formation des journalistes sur l’éthique et la déontologie, la responsabilité sociale et le traitement de l’information en temps de crise.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net