La Chambre des mines du Burkina (CMB) a initié le 18 août 2023 un atelier de réflexion sur le volet social et sociétal de la réhabilitation et la fermeture des sites miniers. Il s’est tenu sur le site de la compagnie minière Rox Gold Sanu, installée à Yaramoko dans la commune de Bagassi (province des Balé, région de la Boucle du Mouhoun). Lors des travaux, le Directeur de développement durable de Roxgold Sanu, Bassory Traoré a présenté l’expérience de la société minière COMINAK au Niger sur la réhabilitation et la fermeture de site minier. Il est par ailleurs, le président de la commission RSE/communication de la CMB.
Cette présentation est le fruit d’une mission de la CMB au Niger pour s’imprégner de l’expérience de la COMINAK en termes de réhabilitation.
En effet, la Compagnie minière d’exploitation d’Akouta (COMINAK) est une entreprise d’exploitation de l’uranium au Niger, filiale du groupe ORANO (ex AREVA). C’était une mine souterraine d’une profondeur de 250 m avec 650 km de galeries dont la capacité annuelle était de 1500 tonnes et une production estimée à 76 000 tonnes depuis 1978. Le minerai était traité sur place dans l’usine qui produit un concentré d’uranate de magnésie à environ 75 % d’uranium.
Son installation a lieu sur un site désertique. Ainsi, toutes les infrastructures ont été créées par la compagnie (usine, ateliers, logements, hôpital, écoles…). Cela a entraîné la création de deux villes (Akokan et Arlit) à quelques kilomètres de la mine. Suite à l’épuisement des ressources, COMINAK a été contrainte de fermer en mars 2021 après plus de 40 années de fonctionnement.
A entendre M. Traoré, la COMINAK a mis place l’un des meilleurs plan de réhabilitation et de fermeture de site minier dont il faut s’inspirer. En effet, le budget alloué pour la mise en œuvre de ce plan s’élève à 95 milliards de FCFA. La société a anticipé sa fermeture en commençant son élaborer depuis 2012. Sur le plan environnemental, la mine a complètement réaménagé son site d’exploitation. Afin de s’assurer de laisser un site « propre » aux populations, elle a mis en place une équipe chargée du suivi environnemental sur 5 ans renouvelables jusqu’à 25 ans si nécessaire.
En ce qui concerne le volet social du plan de réhabilitation, la société s’est engagée à soutenir ses salariés et les sous-traitants dans le plan de reconversion professionnelle. Cela a permis de reclasser des ex travailleurs auprès d’entreprises locales et d’accompagner d’autres dans l’entreprenariat à travers un programme d’entreprenariat de 500 millions de FCFA. Aussi, la mine a préservé un certain nombre d’avantages sociaux au profit des employés (l’assurance santé sur 5 ans et le suivi médical gratuit).
Pour le volet sociétal, COMINAK a pris des engagements pour une transition sociétale durable sur le long terme et bénéfique pour les populations locales. Cela a contribué à stabiliser les populations des villes d’Arlit et d’Akokan. Il s’agit notamment d’impliquer les parties prenantes locales dans le processus de décision avant la fermeture et dans le suivi des travaux de réaménagement du site, accompagner le processus d’une communication continue et transparente et de transférer les réseaux électriques et eau potable de la cité minière à l’Etat nigérien.
En outre, la société a également transféré à l’Etat les logements et lieux communs de la cité minière à hôpital de COMINAK sur une période de 3 à 5 ans, et assurer un accompagnement pour une durée de 5 ans supplémentaires.
Selon Bassory Traoré, la COMINAK a pu supporter tout cet investissement grâce à une stratégie qu’elle avait mis en place qui consiste à garder une certaine quantité de minerai de côté à chaque production. A la fin de l’exploitation, elle a donc vendu ce stock pour avoir des ressources afin de financer son plan de réhabilitation et de fermeture.
Il a apprécié positivement cette manière de faire et a souhaité son adoption par les sociétés minières au Burkina Faso.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net
Bonjour
Le maraîchage n’est pas fait sur le site réhabilité
Le site est créé avec les eaux usées rejetées par la cité après épuration