Culture : « Di Naali », un projet de séries théâtrales qui met en exergue des grandes figures historiques du Burkina Faso 

Dans le cadre de son projet « Di Naali » ou la source en langue Gourmatchéma, la Compagnie Théâtres les Empreintes a réalisé une pièce théâtrale épisodique dénommée « Amoro, chef de guerre Tiéfo ». Elle relate l’histoire de Tiéfo Amoro Ouattara, « une figure de paix et d’intégrité ». Après la présentation des 2 premiers épisodes, la compagnie théâtrale a convié le public pour le dernier épisode intitulé : « La bataille de Noumoudaga ». C’était les 16, 17 et 18 août 2023 au Centre de développement chorégraphique (CDC) la Termitières à Ouagadougou. 

Cette pièce théâtrale est le fruit d’un texte de Paul Zoungrana avec la mise en scène de Mohamadou Tindano. « Di Naali » est une série théâtrale qui se propose de convoquer les figures historiques du Burkina Faso sous plusieurs de leurs facettes. « Pour cette première, Di Naali s’est consacré a l’histoire de Tiéfo Amoro qui est une figure de paix, d’intégrité pour notre pays. Nous pensons que c’était important de relater son histoire surtout au moment où notre pays traverse une situation critique et où nous avons besoin de renouer des liens, de s’appuyer sur l’histoire pour pouvoir fonder l’avenir », a indiqué Paul Zoungrana pour expliquer le choix de Tiéfo Amoro dans cette première pièce théâtrale du projet Di Naali.

L’histoire a été relaté à travers 3 épisodes notamment la bataille de Bama (épisode 1), Tiéfo, l’homme de paix (épisode 2) et « la fameuse ou l’ultime mystique » bataille de Noumoundaga (épisode 3).

L’auteur du texte de la pièce théâtrale, Paul Zoungrana.

« L’histoire de Tiéfo s’est passée à la période coloniale où le Burkina avait été attaqué par les armées coloniales telle l’armée Française. Pendant ce temps, il y’avais un grand empereur à Orodara dans la région de Noumoundaga. Ses peuples sont les Tiéfos. C’était à l’époque de l’empereur Amoro Ouattara et Amoro est un homme de fierté qui combat l’injustice », a relaté l’auteur Paul Zoungrana.

C’était une époque de conquête, a-t-il poursuivi, où il y avait beaucoup de grands conquérants dans la région comme Samory Touré. Tiéfo Amoro Ouattara va s’illustrer dans cette période comme un conquérant puissant. A l’époque, Kénédougou voulais prendre la ville de Sya (ndlr, actuelle ville de Bobo). « Tiéfo, avec les autres Dagas, vont se mettre ensemble et livrer une des plus grandes bataille que Kénédougou n’avait jamais connu qui s’est passée dans la ville de Bama. C’est ça qu’on appelle la bataille de Bama. Elle s’est soldée par la victoire de Tiéfo et la mort même de Tiéba Traoré », raconte M. Zoungrana.

La princesse de Koumbougou (en bleu) venant dénoncer Tiéfo Amoro Ouattara à Samory Touré (à l’extrême droite en blanc).

Selon lui, le deuxième épisode est la suite. Donc, le frère de Tiéba, voulant venger son frère Babemba, va pactiser avec « les Toubabs » pour essayer d’envahir la sous région. Il sera contré par Tiéfo qui va maintenir la paix dans la zone. Le dernier épisode montre comment Sya va passer par des subterfuges pour accuser Tiéfo auprès de Samory Touré et créer cette guerre entre Noumoundaga et Samory (ndlr, roi du Wassoulou). Elle va se solder par la mort de Tiéfo Amoro et va également causer la perte de Samory. En effet, cette bataille va considérablement affaiblir son armée. Donc il sera capturé plus tard par l’armée française qui était dans la région.

Le duel entre Tiéfo Amoro Ouattara Sékou Touré, fils de Samory (vu de dos) lors de la bataille de Noumoundaga.

Selon Paul Zoungrana, pour la suite de cette aventure, lui et son équipe vont continuer à mettre d’autres figures en exergue. Mais pour l’instant, ils envisagent aller vers les publics en diffusant la pièce théâtrale à la télé.

Nous envisageons aussi compétir au Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA) et au festival les Récréâtrales de Ouagadougou, a ajouté le metteur en scène, Mahamadou Tindano. En outre, il annonce que la pièce sera jouée dans la localité de Noumoudaga. A l’entendre parlé, la mise en scène de cette pièce a été minutieusement préparée sur une période de 3 mois et avec la participation de plusieurs personnes.

Le public a positivement apprécié la pièce théâtrale.

En rappel, ce projet a bénéficié du financement du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC-GC), avec l’appui de l’Union européenne au Burkina Faso.

Issouf Tapsoba

Latribunedufaso.net

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