Mine industrielle : Vers la mise place d’un guide de réhabilitation et de fermeture axé sur le volet social et sociétal

L’installation d’une mine dans une localité peut avoir des impacts sur l’environnement et les communautés hôtes. A la fin de l’exploitation, elle doit faire une réhabilitation du site avant de fermer. Afin de permettre aux sociétés minières du pays de mieux aborder cette phase, la Chambre des mines du Burkina (CMB) a organisé un atelier de réflexion sur le volet social et sociétal de la réhabilitation et la fermeture des sites miniers. Il s’est tenu le vendredi 18 août 2023 sur le site de la compagnie minière Rox Gold Sanu, installée à Yaramoko dans la commune de Bagassi (province des Balé, région de la Boucle du Mouhoun). Cet atelier a connu la participation des structures techniques des ministères des Mines et de l’Environnement et des sociétés minières.

Cette initiative se veut le début d’une série d’ateliers qui permettront d’aboutir à la fin sur un guide de réhabilitation et de fermeture des sites miniers axé sur le volet social et sociétal. En effet, la réhabilitation d’une mine se fait sur plusieurs volets notamment celui environnemental, social et sociétal. Contrairement au premier volet, il existe très peu de documentation et de cas pratiques aussi bien au Burkina Faso qu’à l’international sur les deux derniers (social et sociétal). 

La Directrice exécutive de la CMB, Priscille Zongo.

A en croire la Directrice exécutive de la CMB, Priscille Zongo, il existe présentement 10 mines industrielles en production au Burkina Faso. La majeure partie de ces sociétés sont entrain d’aller vers la fermeture. Donc, la mise en place de cet outil leur permettra de mieux aborder cette phase. 

Le volet social de la réhabilitation et la fermeture de la mine, faut-il le rappeler, concerne les employés. Il s’agit de mettre en place des stratégies afin de leur permettre de continuer leur vie après le départ de la mine. Cela implique, entre autres, des accompagnements à la reconversion professionnelle et au maintien de certains avantages sociaux (assurance maladie) pour une certaine durée après le départ de la mine. Quant au volet sociétal, il fait référence au bien-être des communautés hôtes. Les mines font des investissements à leur profit qui pourraient les rendre dépendantes. Il faudra donc trouver des mécanismes pour rompre cette dépendance avant la fermeture de la mine. Aussi, la mine peut rétrocéder ses infrastructures et équipements à ces dernières et aux autorités locales.

Le PDS de la commune de Bagassi, Issouf Ouédraogo a positivement apprécié la tenue de l’atelier.

La cérémonie d’ouverture des travaux a connu la présence du Préfet et Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Bagassi, Issouf Ouédraogo. Après avoir salué la tenue de l’atelier, il a plaidé auprès de Rox Gold Sanu pour la rétrocession des infrastructures et équipements au profit de la commune quand elle sera en phase de fermeture.

Et au Directeur du développement durable de Rox Gold Sanu, Bassory Traoré d’assurer que la mine continuera à mettre en œuvre ses actions de Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). « Nous avons investi dans la commune de Bagassi et les communes environnantes plus de 3 milliards de FCFA dans notre projet de développement », a-t-il ajouté.

A entendre Mme Zongo, le présent atelier ne permettra pas d’aboutir au guide, mais plutôt poser les bases afin de continuer les réflexions à d’autres occasions.

Le consultant de l’atelier, Urbain Kiswensida Yaméogo.

Les réflexions ont été facilitées par Urbain Kiswensida Yaméogo, consultant dans le cadre de l’atelier. Il est, par ailleurs, juriste et spécialiste des questions de RSE et de développement durable. Pour lui, les travaux ont permis de faire une analyse diagnostic (forces, faiblesses, opportunités et menace) de la manière dont les volets social et sociétal sont pris en compte dans le processus de réhabilitation et de fermeture des mines au pays. Cela a permis de faire des recommandations forte à l’endroit de la CMB et des sociétés minières dans le cadre du projet de rédaction du guide. 

Pour les sociétés minières, il s’agit notamment du renforcement des structures existantes de dialogue entre elles et les communautés pour en faire des opportunités d’échanges autour des problématiques de réhabilitation. En ce qui concerne la CMB, elle est appelée à travailler à impulser des réformes réglementaires au Burkina pour la prise en compte des questions sociales et sociétales dans le processus de réhabilitation et de fermeture de mine.

L’atelier s’est terminé sur une note de satisfaction de l’ensemble des participants.

La photo de famille des participants.

Issouf Tapsoba 

Latribunedufaso.net

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