Cohésion sociale : L’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique, section du Burkina Faso (ARGA Burkina) pose le débat

En partenariat avec l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique, section du Burkina Faso (ARGA Burkina) a organisé le 28 juillet 2023 à Ouagadougou, le premier numéro de l’année 2023 du Café politique. Il se tient sous le thème : « La cohésion sociale, un impératif pour la reconstruction du pacte républicain ». Cette rencontre a pour objectif de susciter un dialogue ouvert, inclusif et porteur entre les différents acteurs en vue de les mobiliser et de les engager dans la promotion et la préservation de la cohésion sociale au Burkina.

En effet, « Les Cafés politiques » sont une série de rencontres-débats organisé par ARGA/Burkina sur des thématiques liées à l’animation de la vie publique nationale au Burkina Faso. Ces cafés, conçus comme des espaces de dialogues et de propositions constructives, se déroulent sous forme de panels.

Cette activité réunie plusieurs catégories d’acteurs notamment les représentants des structures étatiques, des leaders politiques, religieux et coutumiers, des acteurs de la société civile et des partenaires techniques et financiers autour de la même table pour réfléchir ensemble sur une thématique donnée. Pour ce premier numéro de l’année, le thème choisi a porté sur la cohésion sociale.

Il s’est tenu sous forme de panels. Tois panelistes ont introduit la rencontre avec des communications sur des sous-thèmes avant les débats avec les participants. Il s’agit de Jules Bazié, spécialiste en médiation de conflit. Il est au niveau du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille. En outre, il y a Issiaka Sourwema, anthropologue et ancien ministre des affaires coutumières et religieuses et Moussa Sawadogo, enseignant-formateur en communication et spécialiste des médias et paix.

Jules Bazié a fait sa communication sur « la politique et la stratégie nationale de cohésion sociale » de l’Etat. Selon lui, ce document dégage des voies et moyens afin de créer les conditions favorables pour un vivre ensemble harmonieux au pays. Il a salué la tenue du Café car, pour lui, le gouvernement encourage ces genres d’initiative qui œuvrent pour la paix et la cohésion sociale.

Le deuxième paneliste, Issiaka Sourwema a abordé le sous-thème sur « les mécanismes et stratégies pour mobiliser la communauté nationale dans la préservation de la cohésion sociale ». Dans sa communication, il a énuméré les acteurs, leur rôle et leur place dans la culture de la paix. « Quand on parle de culture de la paix, à titre individuel, il y a des valeurs, des comportements, des réflexions et des idées qu’il faut promouvoir. A l’échelle de la collectivité, il y a un certain nombre d’actions qu’il faut entreprendre notamment en termes d’éducation, d’exemplarité dans le comportement de tout ceux qui incarnent l’autorité (les politiques, les chefs traditionnels et religieux, les opérateurs économiques, les responsables de la société civile…) », a-t-il expliqué.

A titre d’exemple, il a cité la mal gouvernance comme une source de conflit. Il a donc invité les acteurs non étatiques de la culture de la paix à porté un regard sur la gouvernance car, pour lui, il n’y a pas de paix sans la bonne gouvernance. En outre, il a exhorté l’Etat à garantir les libertés que ce soit d’opinion, d’expression ou de presse. « Ce sont des libertés fondamentales », a-t-il ajouté.

Le troisième paneliste, Moussa Sawadogo a abordé le sous-thème sur « les menaces contre la cohésion sociale et les opportunités pour la reconstitution d’un pacte républicain ». Pour lui, la cohésion sociale du pays est menacée par les effets de la crise sécuritaire avec les discours de haine et la stigmatisation de certaines communautés notamment la communauté peulh. Mais selon lui, toute crise porte en elle des opportunités. Elles permettent de corriger les dysfonctionnements qui l’ont engendré. « La crise nous offre l’occasion de questionner notre appartenance nationale et notre intérêt supérieur commun », a-t-il indiqué.

Selon lui, la solution viendrait d’un nouveau pacte républicain avec la restructuration de la gouvernance et la restauration des valeurs républicaines fondées sur la liberté, la tolérance et la solidarité. Ici, il entend liberté comme l’acceptation du débat contradictoire et le refus de la pensée unique.

Selon le médiateur national de ARGA/Burkina, Boureima Ouédraogo, les conclusions de cette ces échanges seront consignées dans un document qui sera mis en débat au niveau des réseaux sociaux et au niveau de tous les acteurs qui s’intéressent à la cohésion sociale. Aussi, le thème servira de conférence publique dans un établissement d’enseignement supérieur afin d’impliquer aussi les jeunes dans le renforcement du vivre ensemble harmonieux.

Issouf Tapsoba

Latribunedufaso.net

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