La cérémonie d’ouverture des Doctoriales de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) de cette année a eu lieu ce mercredi 12 juillet 2023 à Ouagadougou. Le thème de l’édition est « contribution de la recherche scientifique à la lutte contre l’insécurité ». Les travaux sont prévus se tenir du 12 au 14 juillet 2023 à l’UJKZ.
Les doctoriales constituent pour les écoles doctorales de UJKZ, un cadre formel et privilégié, offert aux doctorants pour s’exercer et s’essayer aux exigences de la recherche. Pour la session 2023, elle vise à contribuer à la lutte contre l’insécurité à travers les résultats de recherche. Elle a connu la participation de la communauté universitaire et des représentants du secteur privé.
Après la cérémonie d’ouverture des travaux, Dr Lassina Zerbo a livré la conférence inaugurale sur la question. Il est ancien premier ministre du Burkina Faso et président de la Fondation Sécurité-science, Innovation et Diplomatie (SCID). Il s’est entretenu avec les participants sur le thème : « Recherche scientifique et crises sécuritaires ». Il a situé sa communication dans la zone Afrique.
Selon lui, en dépit des progrès socioéconomiques réalisés ces dernières années par les pays du continent, l’Afrique est confrontée à des défis important tels que la sécurité, les changements climatiques et le chômage des jeunes. Cette situation a entraîné une insécurité et une instabilité politique croissante dans plusieurs régions du continent et particulièrement en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Selon l’ex chef du gouvernement burkinabè, pour relever ce défi, les sciences ont un grand rôle à jouer dans la compréhension des causes du phénomène et dans la recherche de solutions. « Les innovations technologiques et scientifiques contribuent à la résolution de problèmes de sécurité en améliorant la détection précoce des menaces, la réponse rapide des incidents, la communication et la coordination des opérations d’urgence ainsi que la gestion proactive des risques », a-t-il expliqué.
Il a cité notamment l’évaluation des risques et des menaces, la prévention et la gestion des conflits à travers la recherche et l’analyse des causes afin d’élaborer des politiques et des interventions ciblées pour les prévenir. En outre, il y a l’intelligence artificielle et l’analyse des données. « Les avancées dans ce domaine peuvent aider à collecter, analyser et interpréter les données pour la sécurité », a-t-il ajouté. Cela inclut la surveillance des frontières, la détection des activités criminelles et l’identification des zones à risques. Comme rôle de la science dans la lutte contre l’insécurité, Dr Lassina Zerbo a ajouté la gestion des ressources naturelles contribuant à atténuer les conflits liés à l’accès aux ressources, le renforcement des capacités des acteurs de sécurité, l’amélioration des systèmes de communication d’urgence et l’analyse prédictive des données pour prévenir des potentiels problèmes de sécurité.
A cela s’ajoute des innovations technologiques qui permettent de renforcer la sécurité des pays. Il s’agit entre autres du développement des technologies de reconnaissance faciale, des technologies des outils de résolution des conflits, des applications mobiles et plateformes de gestion de crises et des technologies de détection des menaces.
Il a exhorté les pays africains à exploiter les résultats des recherches scientifiques a la recherche de solutions aux crises qu’ils traversent.
A la fin de sa communication il a annoncé que la Fondation qu’il dirige est ouvert à accompagner des chercheurs burkinabè dans le recherche de solutions pour réduire les victimes lors des attaques terroristes. « Nous voulons que les jeunes chercheurs et ingénieurs burkinabè travaillent à la mise en place d’un système d’alerte précoce et prédictif utilisant la science, la technologie et l’innovation pour minimiser les pertes en vie humaine lors des attaques terroristes, que ce doit lors des attaques ciblant les populations civiles, ou celles ciblant les FDS et les VDP », a-t-il expliqué.
Il a proposé quelques pistes de solution a ces derniers pour les aider dans leurs recherches. « Nous recherchons des solutions matérielles et/ou logicielles permettant de répondre aux besoins exprimés. Les solutions peuvent être l’intelligence artificielle, les méthodes de prédiction d’attaque, les méthodes de prévention et d’optimisation de l’efficacité de la réaction face à une menace », a-t-il cité.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net