Le procès de l’affaire appels à incendier le palais du Mogho Naaba a repris ce 23 juin 2023 à Ouagadougou au Tribunal de grande instance Ouaga 1. Aujourd’hui, l’audience s’est poursuivie avec la diffusion des conversations entre les prévenus. Ensuite, s’en est suivis des interrogatoires du parquet et des contre interrogatoires de la défense.
Il est 10h. Le tribunal a ouvert l’audience en appelant les prévenus Traoré Alain dit Alain Alain, Baguian Abdoul Karim dit Lota et Lookman Sawadogo à la barre.
Le parquet a procédé à la diffusion des conversations entre ces trois prévenus. Il a débuté avec les échanges entre Aminata Rashow et Abdoul Karim Baguian dit Lota.
« Grand frère, j’ai eu le monsieur qui est en Italie. Je pense que ça peut aller. Je lui ai dit qu’il faut que ce soit rapide. Il faut que le travail commence ce soir à la place de la nation. On ne peut pas attendre…», Aminata Rashow à Abdoul Karim Baguian dit Lota.
Monsieur Baguian réagit en disant qu’il ne s’agit pas de lui dans la conversation. « Nulle part dans l’audio, mon nom a été cité. Elle dit « grand frère ». Ce n’est pas sur mon acte de naissance », a-t-il réfuté.
Le procureur a continué avec la diffusion des conversations.
« Leur échec est un avantage pour nous. Je me dis qu’on se donne un moi pour s’organiser. Les partis politiques aussi ont mis en place un fond commun. Je ne sais pas si tu es au courant », Lookman Sawadogo à Lota
Lota à Lookman Sawadogo : Commencer à mobiliser la population dans les différents secteurs, marchés et yaars(…) Brûler des pneus dans les rues…
« Les politiques ont très peur. Le petit capitaine est très bête et sanguinaire. Il est capable d’exterminer pour rester au pouvoir », Alain Alain à Lota
Le parquet a précisé que ces données ont été prises dans le téléphone de Banguian Abdoul Karim dit Lota avant de faire des observations et de tirer sa conclusion.
Selon le ministère public, en regardant le profil des gens contactés par Abdoul Karim Baguian dit Lota, le but était de « déstabiliser le régime ». Il a contacté des activistes (Aminata Rashow), des journalistes (Lookman Sawadogo, Alain Alain), des leaders d’opinion et des hommes politiques (Zeph, Barry et Ablassé). « Sans aller dans les détails, nous retenons que ce cocktail à pour but de déstabiliser le régime » a conclu le parquet.
A en croire au procureur, le message a retenir dans ces échanges est la « volonté de parvenir à une nouvelle transition politique et consensuelle ». Pour lui, le problème n’est pas à ce niveau, mais c’est les actes pour parvenir à cet objectif qui sont constitués d’infractions.
Il a également relevé que ces échanges se sont menés du 27 avril au 1er mai. Pour lui, c’est après cette période que Marcel Tankoano s’affairait pour les affaires d’enregistrements audios. « Ce n’est pas anodin », a-t-il terminé.
Pour la suite, la défense a fait des contre interrogatoires en se basant sur les conversations diffusées pour prouver l’innocence de leurs clients.
Pour Me Paul Kéré, les poursuites lancées contre son client Marcel Tankoano ne sied pas. Selon lui, le parquet devrait chercher à entendre l’auteur des audios avant de poursuivre son client.
Vers 15h30, l’audience est suspendue pour être reprise demain le samedi 24 juin 2023 à 9h pour les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net