Ce jeudi 22 juin 2023 à Ouagadougou, le procès de l’affaire appels à incendier le palais du Mogho Naaba reprend son cours avec les 10 prévenus et 3 témoins à l’exception d’un témoin, Koanda Karim.
Pour ce jour, les 08 autres prévenus ont été entendus. Rappelons que Hier il a été question de Marcel Tankoano (MT) Et Guinko Désiré particulièrement.
Avant la suspension de l’audience le 21 juin 2023, c’était M Tayan qui était à la barre.
Ce matin donc, le procès a repris son cours et la défense a demandé à celui-ci de se prononcer sur les questions qui lui avaient été posées hier. A cela, la défense observe une discordance. En effet, le 21 juin Tayan avait déclaré «en toute sincérité je ne sais pas si les membres à la réunion étaient avisés du contenu des audios ». ce matin 22 juin, M Tayan suppose qu’ils étaient au courant vu qu’ils sont membres du FUF (Front uni pour le Faso, NDLR).
Toujours dans le cadre des audios, le tribunal a fait passer tous les 07 membres à la barre. A l’exception de Marcel Tankoano les 06 autres soutiennent qu’ils avaient été question lors de la dernière rencontre du FUF, de faire une vidéo d’adhésion. Ils disent ne pas savoir à quel moment il a été question d’audio.
Marcel Tankoano de persister car selon lui, la vidéo n’était pas d’une qualité et devait être refaite.
Aux environs de 11h la défense a demandé une suspension parce qu’ils doivent se voir avec Me Ndorimana Isaac qui dit ne s’être pas constitué du côté de Marcel Tankoano à cause d’un conflit d’intérêt qui existerait entre lui et Pascal Zaïda.
L’audience a repris à 11h47. Finalement Me Ndorimana Isaac s’est déporté des deux autres clients (Pascal Zaïda et Boukaré Tapsoba). « Vu que la saisine du bâtonnier risque de prendre du temps, donc je vous prie de noter M. le président mon déport sur les deux dossiers de Pascal Zaïda et Tapsoba Boukaré», a-t-il demandé au président du tribunal.
Il a encore fallu une suspension pour permettre à ces derniers de se trouver des avocats.
A la reprise à 13h30, les deux prévenus ont fait comprendre qu’ils ont tous deux , comme conseil Me Zoma. Maître Zoma a ensuite déclaré que la séance pouvait reprendre.
Souleymane Belem est à la barre. A la question du président de savoir qui des 10 détenus connait- il, SB répond Zaïda Pascal par le biais d’un ami. SB est donc rejoins par cet ami, Nikiema Sylvain qui a expliqué les conditions dans lesquelles ils se sont connus et dit que SB a appelé Zaïda parce qu’il lui en avais demandé.
Tout compte fait le tribunal a retenu que SB a fait des audios qu’il a publié dans un groupe sur WhatsApp en réponse à d’autres qu’il aurait vu dans le même groupe.
Ensuite vient le tour de Baguian Abddoul Karim dit Lota qui plaide non coupable, ce qui lui a valu quelques questions de la part du tribunal et du parquet. Ces questions étaient en lien avec des messages retrouvés sur le téléphone de celui-ci où il signifiait à Traoré Alain dit Alain Alain et à Sawadogo Loukman que « il est temps d’agir, il faut qu’on lance l’assaut».
Quand le président a demandé à Lota de quoi il s’agissait celui-ci a affirmé que c’était dans le cadre d’un collectif qu’ils auraient mis en place pour permettre aux victimes des menaces de morts de saisir la juridiction compétente. Les trois c’est-à-dire Lota, Sawadogo Loukman, et Alain Alain sont tous membres dudit collectif car disent ils, eux ainsi que toutes leurs familles seraient menacés de mort.
Pour Me Kéré, avocat de Lota, « ça fait longtemps que monsieur Abdoul Baguian cherchait à s’exprimer devant le tribunal. L’occasion lui a été donnée aujourd’hui de pouvoir s’exprimer. On voit que y a des messages qui n’ont rien à avoir avec ce qui lui ai reproché c’est-à-dire l’appel à incendier le palais du Mogho Naaba. Comme il l’a dit, il a un lien historique avec le Mogho Naaba donc il ne peut pas appeler quiconque à aller brûler le palais. Les déclarations faites à travers les procès verbaux sont des messages datant de 2020. Donc il ne peuvent pas servir de base pour le présent procès » Par rapport au fait que Lota échange avec Aminata Rachow et d’autres leaders d’OSC en usant du terme « assaut », pour son avocat « c’est peut être un abus de langage ».
Après leurs auditions, le tribunal a présenté la vidéo d’adhésion au FUF en question ainsi que les deux audios de Souleymane Belem à l’assemblée.
C’est autour de 17h45, sur la question du contenu des messages échangés par Baguian Adboul Karim dit Lota avec des activistes des réseaux sociaux, que le procès a été reporté au 23 juin 2023 à 08h30.
Tapsoba Issouf et Ouattara Nabintou ( stagiaire)
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