A l’occasion d’une conférence de presse organisée ce samedi 17 juin 2023 à Ouagadougou, l’Association des promoteurs des agences de ventes de crédit et de transfert d’argent (APACTA) a dénoncé les conditions de travail de ses membres et leur collaboration qu’elle juge moins satisfaisante avec les compagnies de téléphonie mobile.
A en croire le président de l’APACTA, Ablassé Compaoré, en dépit de l’importance de ce secteur dans l’économie nationale, ils ne sont pas associés à toute prise de décision les concernant. Lui et ses camarades demandent à faire partie de toute concertation relative au secteur afin de garantir leurs intérêts. L’autre point qui a fait l’objet de revendication de la part de l’association est la baisse des commissions des transactions. Avant, sur 1 million, l’agent avait une commission de 7 000 FCFA pour le transfert et 5 000 FCFA pour le dépôt. A en croire les membres de l’APACTA, après des baisses successives sans les consulter, ils se retrouvent maintenant avec une commission de 4 000 FCFA pour le transfert et 3 000 FCFA pour le dépôt y compris les taxes.
En outre, l’association a également dénoncer les conditions de travail difficiles de ses membres car, livrés à eux-mêmes face à tout danger notamment l’escroquerie et l’insécurité.
Comme principale cause de cette situation, elle pointe du doigt la désorganisation du secteur suite à la mise en place d’intermédiaires entre les agents et les téléphonies mobiles. Ces intermédiaires sont appelés dans le milieu « dealer » (agents commerciaux, NDLR).
« Au début du mobile money, c’était organisé. Si tu veux être agent on demandait le registre de commerce, une facture SONABEL, ONEA et la somme de 1 000 000 FCFA. Ensuite, il y a des agents qui passaient vérifier si ton kiosque est bien placé et si ça répondait à leurs critères. Il y avait des distances à respecter entre deux points de vente. On travaillait directement avec les réseaux de téléphonie. Mais à un moment donné, on nous a appelé pour nous dire que nous seront rattaché aux dealers. On a donné l’autorisation a ces derniers de créer les cartes sim. Donc c’est ça qui a envoyé le désordre car il y a des dealers qui ont créé des sims en leur nom pour donner aux gens sans au préalable respecter les procédures en la matière. C’est pour cela que vous allez remarquer que même des vendeurs ambulants font du transfert mobile money et si vous sortez vous allez voir des kiosques qui sont côte à côte, alors que c’est pas autorisé » a expliqué le président de l’APACTA.
L’association a appelé les autorités a se pencher sur la situation de ses membres en réorganisant le secteur. Elle a invité les réseaux de téléphonie mobile et les dealers a revoir les commissions.
« Nous sommes plus de 100 000 agents au Burkina. Nous employons des secrétaires. Donc nous sommes a peu près plus de 300 000 personnes qui vivent de ce travail. On interpelle les autorités, les réseaux et les dealers à revoir notre commission car elle est très basse. Nous sommes tellement nombreux qu’il est compliqué d’avoir un million en une journée. Les autorités aussi doivent revoir nos taxes » a plaidé Ablassé Compaoré.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net