Ce jeudi 16 mars 2023 à Ouagadougou, les avocats de l’ex président de l’Assemblée nationale (AN), Alassane Bala Sakandé, ont animé une conférence de presse pour, selon eux, apporter une réponse aux informations totalement erronées véhiculées à dessein par le Contrôleur général d’Etat et aux attaques personnelles faites à leur client. Cette sortie médiatique intervient à la suite d’une récente publication du rapport d’audit de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) épinglant 3 institutions notamment l’Assemblée nationale d’irrégularités dans la gestion financière.
Selon Me Dieudonné Willy de la Société civile professionnelle d’avocats (SCPA) Sisili conseils, cet audit n’est qu’un plan pour liquider politiquement l’ancien chef du législatif burkinabè. Il en veut pour preuve l’arrestation de son client le 27 mars 2022, sans association des autorités judiciaires et sous l’ordre de Paul Henri Sandaogo Damiba. Aussi, a-t-il fait cas des interdictions de voyages « sans aucune raison ». « C’est dans la foulé de ces harcèlements physiques et moraux que la décision d’auditer l’AN a été prise » a-t-il poursuivi.
« C’est un audit ciblé. Il prend en compte seulement la période de la gestion de Bala Sakandé, 2018 à 2021. Lorsque la demande a été faite, toutes les pièces justificatives ont été réunies dans 4 cartons et remises à l’ALT pour être transmises à l’ASCE-LC. Mais en ce moment, il se trouvait qu’elle (ASCE-LC, ndlr) avait déjà transmis le rapport qui n’a pas été contredit et enrichi par les observations des personnes concernées au gouvernement qui avait déjà fait un tapage médiatique sur le document. C’était le 3 août 2022. Cependant, elle tente d’expliquer qu’il y a un contradictoire qui a été apporté et que les personnes concernées ont été invitées à s’expliquer mais ce n’était pas le cas » a déclaré Me Willy.
«Tout ce que l’ASCE-LC a dit par rapport à notre client est faux», a-t-il poursuivi. En effet, on peut catégoriser les dépenses en 3 rubriques. D’abord il y a les dépenses qui ont été épinglées comme n’ayant pas été soutenues par une pièce justificative qui se chiffre à 7,9 milliards . Ce qui n’est pas vrai car nous en avons en notre possession. Ensuite, il y a une autre catégorie de dépense qualifiée comme inopportune. Par exemple, il s’agit des dépenses comme la subvention a hauteur de 50 millions de l’AN à la RTB qui était en difficulté en 2020, l’organisation des journées de redevabilités, des journées de reconnaissance du député à l’enseignant et le programme des volontaires de l’Assemblée nationale pour former des jeunes. Ces dépenses se chiffrent environ à 1,4 milliards FCFA. Ce n’est pas le rôle de l’ASCE-LC de juger leur opportunité pour les écarter.
En ce qui concerne la perte des intérêts qui se chiffre à plus de 693 millions FCFA qu’aurait pu générer le fonds de 12 milliards FCFA déposés à Wendkuni bank par l’AN, l’avocat de l’ancien PAN trouve que c’est une supposition anachronique.
« On suppose que si le fonds était déposé a un compte rémunéré à hauteur de 4%, on aurait gagné des intérêts pouvant atteindre 693 millions FCFA. Ce n’est pas une bonne logique. Si le fonds étaie resté au trésor, il n’allait pas produire d’intérêt » s’est-il expliqué.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net