Ce vendredi 9 décembre 2022, le séminaire sous régional sur la problématique des élections en Afrique subsaharienne dans un contexte de crise sécuritaire, a refermé ses portes à Ouagadougou. Il avait pour but de créer un cadre d’échanges pour les organes de gestion des élections de l’Afrique de l’Ouest dans le but de leur permettre de trouver des leviers de résilience des processus électoraux qu’ils conduisent dans ce contexte difficile.
Cette rencontre a réuni environ 150 participants notamment des experts en processus électoral et en sécurité venus de 11 pays africains (Burkina Faso, Bénin, Centrafrique, Ghana, Niger, Nigéria, Mali, Sénégal, Togo, Guinée et République démocratique du Congo). Au cours des 3 jours de travaux, 20 communications ont été présentées et 4 ateliers ont été organisés. Ces sessions d’une très grande diversité et richesse ont fait l’objet d’échanges féconds et ont permis d’une part, de revisiter la situation sécuritaire de l’espace régional et les cycles électoraux qui y ont été conduits entre 2015 et 2021 et d’autre part, de relever les défis et les leviers de résilience pour les prochaines échéances.
Notons que l’activité était placée sous le haut patronage du Président du Faso, Ibrahim Traoré. Il a été représenté par le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, le Colonel Boukaré Zoungrana. A l’issue des travaux, il a noté la nécessité d’œuvrer à accroître l’adhésion et la confiance des populations au processus électoral et à réussir à agréger un consensus des parties prenantes autour de ce processus. Par ailleurs, il a réaffirmé la volonté de la Transition au Burkina Faso à tout mettre en œuvre pour le retour à un ordre constitutionnel normal.
Les résultats des travaux de ce séminaire ont permis de formuler des recommandations pour la consolidation de la démocratie en Afrique subsaharienne. Pour le Président de la Transition et son gouvernement, il s’agit de travailler à un retour progressif des personnes déplacées internes dans leur localité respective et le respect du calendrier communément accepté avec les instances communautaires pour un retour à un ordre constitutionnel normal. Les partis politiques sont invités à conjuguer leurs efforts dans une dynamique collective dans la lutte contre l’insécurité et dans la recherche des voies et moyens durables pour le retour à un état de sécurité au profit des populations. En outre, les OSC sont appelés à contribuer par leurs initiatives et actions de sensibilisation, d’éducation à la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la radicalisation. Quant aux chefs coutumiers et religieux, ils sont invités à user de leur influence respective à la sensibilisation des populations en vue de contrecarrer la montée de l’extrémisme violent et la radicalisation.
Au sortir des échanges, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burkina, Elysée Ouédraogo s’est dit satisfait de l’ensemble des recommandations. « Elles ont été faites sur la base des expériences des uns et des autres. Aussi, elles sont pratiques car elles ont trait au déroulement des processus électoraux dans nos pays en partant notamment de la nécessité de prendre en compte les personnes déplacées interne et le défi sécuritaire » a-t-il poursuivi.
En rappel, cette rencontre a été organisée par la CENI du Burkina Faso avec l’accompagnement de l’Agence américaine de l’aide au développement (USAID), la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) et le Programme des Nations Unis pour le développement (PNUD). Elle portait sur le thème : « Processus électoraux et crise sécuritaire en Afrique subsaharienne : résilience des organes de gestion des élections ».
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net