Ce vendredi 18 novembre 2022 à Ouagadougou, le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC), en partenariat avec le journal en linge mines-actu.net, a organisé une conférence publique sur le thème : « Le secteur minier face au défi sécuritaire : Etat des lieux et perspectives ». Cette activité se veut un cadre d’échanges et de partage entre plusieurs acteurs miniers et sécuritaires afin de proposer des recommandations au gouvernement pour que le secteur minier garde sa place dans le développement socioéconomique du Burkina Faso.
Selon les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-BF), en 2020, le secteur a apporté notamment 237,41 milliards FCFA de recettes du budget national, contribuant ainsi à 14,3% des recettes budgétaires. Cette contribution est en progression de 6,07% par rapport à 2019. Aussi, depuis 2019, la somme de 144,002 milliards FCFA a été versée aux collectivités territoriales dans le cadre du Fonds minier de développement local (FMDL).
C’est chiffres montrent le rôle capital que joue le secteur minier dans le développement économique du pays. Cependant, avec la recrudescence de l’insécurité, les mines vivent l’enfer (attaques terroristes contre des sites miniers, des convois des sociétés minières et de leurs sous-traitants). Face à cette situation, « comment la société civile peut contribuer à proposer des solutions afin de permettre au secteur de faire face au défi sécuritaire dans le contexte actuel du pays ? », s’interroge le vice président de la CBMGC, Richard Tiéné. Pour lui, la présente conférence publique se tient justement en réponse à cette préoccupation.
Cette activité a été animée par deux panels. Le premier, « L’état des lieux de la crise sécuritaire sur le secteur minier », a été animé par le Directeur des opérations et de la prévention de l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASSIM), Harouna Bambara. Pour lui, la crise sécuritaire que traverse le pays frappe de plein fouet le secteur minier. Dans les zones à forts défis sécuritaires se trouvent de grands sites miniers (industriels et artisanaux) qui sont affectés. Par exemple, il y a les mines de Nétiana, Ouaré, Youga et Taparco qui ont été contraints de fermé à cause des attaques terroristes.
Par ailleurs, il a ajouté que les sites miniers sont également confronté à d’autres problèmes qui leur sont spécifiques, notamment, les accidents qui s’y produisent tels que les éboulements, l’incendie, les explosions ou la noyade. Pour assainir le milieu, il a proposé entre autres l’intégration des forces de l’ordre dans les missions quotidiennes de contrôles routiers et la lutte contre la circulation illicite des produits chimiques dangereux et de substances explosives à usage civil ou militaire.
Le Directeur de publication du journal en ligne mines-actu.net, Elie Kaboré est intervenue sur le deuxième panel. Il portait sur « les pistes de solutions ». Il a fait une illustration montrant l’impact négatif sur le plan socioéconomique de l’insécurité dans le secteur minier. « Le rapport 2020 de l’ITIE-BF estime le manque à gagner en termes d’emplois et de recettes dans le budget de l’Etat de 2 257 emplois burkinabè perdus et de 24,788 milliards de FCFA » a-t-il indiqué.
Il a recommandé à l’Etat d’intégrer la sécurisation des mines dans la stratégie globale de lutte contre le terrorisme et d’éviter de traiter les urgences au cas par cas. Aussi, il y a l’accompagnement exceptionnel des mines attaquées et fermées et la relecture du dispositif du FMDL pour prendre en charge les besoins humanitaires dans les communautés à fort défi sécuritaire.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net