Dans sa volonté de lutter contre le travail des enfants, le gouvernement burkinabè a initié l’Enquête nationale sur le travail des enfants (ENTE). Afin de permettre aux enquêteurs de s’approprier des outils de collecte des données, le ministère de la Fonction publique du travail et de la protection sociale, en collaboration avec l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), organise du 17 au 25 octobre 2022 une formation à leur profit.
A l’instar des autres pays subsahariens, le phénomène du travail des enfants a pris de l’ampleur au Burkina Faso. En effet, une enquête nationale sur le travail des enfants montre qu’en 2006, 41,1% des enfants du pays sont économiquement actifs. Afin d’apporter des solutions dans la lutte contre ce phénomène, le Burkina Faso a élaboré plusieurs stratégies notamment celle récente, la stratégie de lutte contre les pires formes de travail des enfants (adoptée le 07 mai 2019 pour couvrir la période 2019-2023).
En s’inscrivant dans la mise en œuvre de cette stratégie, le pays a initié une nouvelle Enquête nationale sur le travail des enfants (ENTE). Elle se tiendra grâce à l’appui technique et financier de l’Organisation international du travail (OIT) et le Fond des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Pour se faire, une formation (du 17 au 25 octobre 2022) est organisée à l’attention des agents enquêteurs. L’objectif est de les initier aux outils de collecte des données (méthodologie, questionnaires, manuel et application de collecte. Environ une soixantaine, ils seront chargés de menée l’enquête sur l’ensemble du territoire burkinabè à la limite des zones accessibles.
A en croire La Directrice générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS) du ministère de la Fonction publique, Pélagie Kabré, aucun secteur d’activité n’est en marge de ce phénomène. Pour elle, cette enquête est une opportunité pour collecter les informations sur les raisons et les pistes de solutions possibles de résolution de ce phénomène.
A terme, l’ENTE permettra de collecter des informations sur la situation du travail des enfants au Burkina Faso. Il s’agit notamment du nombre d’enfants économiquement actifs, soumis aux travaux dangereux et le nombre d’enfants qui ne sont pas allés à l’école et se trouvent en situation de travail ainsi que les causes et les circonstances.
Au Burkina Faso, est considéré comme travail dangereux pour enfants, « tout travail qui compromet la santé, le développement physique et mental et la poursuite du cursus scolaire de l’enfant de l’enfant » nous apprend le Directeur général de la lutte contre le travail des enfants, Isso Bazié. A l’entendre, au cours de cette formation, les participants seront outillés sur le questionnaire ménage, le questionnaire individuelle auprès des enfants, le dénombrement et le tirage des ménages et la collecte de données via CAPI (Computer assisted personal intervew). Par ailleurs leurs compétences seront renforcées sur la notion du travail des enfants.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net