Journée à Faible Emission de Carbone : Les engins à deux roues responsables d’environ 60% de monoxyde de carbone émis

« Tous engagés pour l’adoption de modes de consommation et de production sobres en émission de Gaz à Effet de Serre ». C’est sous thème ce que le pays des Hommes intègres tient ses journées à faible émission de carbone (JFEC), du 16 au 20 décembre 2019. La cérémonie officielle marquant le début de la 7e édition des JFEC a été présidée par le Secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Dr Sibidou Sina au parc urbain Bangr-Weogo à Ouagadougou, ce lundi 16 décembre 2019.

L’humanité toute entière, de nos jours, fait face à des problèmes environnementaux qui sont caractérisés par les pollutions de l’air, des sols et des eaux, la déforestation et plus particulièrement les effets du changement climatique. Des problèmes, dont les conséquences néfastes sur la santé humaine et l’environnement ne sont plus à démontrer. Selon une étude de classification du ministère de la santé (2003), les problèmes respiratoires viennent en seconde position après le paludisme parmi les dix maladies recensées prioritaires au Burkina Faso. Pour le Directeur général de la préservation de l’environnement, Désiré Ouédraogo, président du Comité d’organisation des JFEC 2019, les causes de ces problèmes respiratoires bien qu’ayant plusieurs sources pourraient provenir entre autres de la pollution de l’air.

Désiré Ouédraogo, Directeur général de la préservation de l’environnement DGPE) , président du Comité d’organisation des JFEC 

C’est dans ce sens donc que le ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, organise chaque année, depuis 2012, des Journées à faible émission de carbone (JFEC) afin de sensibiliser la population urbaine sur les dangers liés aux émissions de gaz toxiques dans l’atmosphère. Une occasion pour le pays de contribuer, avec l’ensemble de la communauté internationale, à la réduction des émissions des Gaz à effet de serre et d’autres polluants atmosphériques. A cet effet, 10 engagements ont été pris dans le cadre de ces 7e journées (voir encadré). Le président du Comité d’organisation a invité tout un chacun à s’approprier ces engagements afin d’agir positivement sur l’environnement.

Pour le représentant du PDG de la Société de Transport Aoréma et Frères (STAF), parrain de ces journées, Mahama Manly, 50 % de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent de nos modes de production et de consommation selon une étude. « Nous sommes à un tournant de l’humanité et si nous devons changer les choses, c’est maintenant », a-t-il indiqué. Surtout que la production et la consommation de biens et de services sont une des causes majeures de la dégradation de notre environnement et du changement climatique. Il a donc invité les uns et les autres à tourner le dos aux excès de la société de consommation et revenir à la simple satisfaction de nos besoins.

Dr Sibidou Sina, Secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique

En septembre 2015, le programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) ont été adoptés par les dirigeants du monde lors d’un sommet historique des Nations Unies. Selon Dr Sibidou Sina, Secrétaire général représentant le ministre en charge de l’Environnement, l’ODD 12 invite à l’adoption de modes de consommation et de production durables, tandis que l’ODD 13 appelle à la prise urgente de mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.

Il a aussi rappelé que l’Accord de Paris sur le climat, ratifié en décembre 2015, a été un pivot historique dans les discussions internationales sur le changement climatique. « Le but de cet accord est de maintenir un réchauffement climatique bien inférieur à 2°C et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de température à 1,5°C. Au Burkina tout comme dans les autres pays, l’émission de CO2 contribue énormément aux changements climatiques et à la pollution de l’air. L’utilisation sans précédent de moyens de transport qui émettent d’importantes quantités de gaz polluants et de gaz à effet de serre, sont notamment les causes de la pollution atmosphérique dans les villes.

« A titre illustratif, une étude réalisée en 2007 par mon département sur la qualité de l’air à Ouagadougou indique que les engins à deux roues sont responsables d’environ 60% de monoxyde de carbone émis, 95% d’imbrûlés. Les engins à quatre roues sont responsables d’environ 33% de monoxyde de carbone émis et 5% d’imbrûlés », a-t-il souligné. Ce qui n’est pas sans conséquences pour la santé et l’environnement. Aussi, une campagne de contrôle de la qualité de l’air effectuée courant novembre 2018 par le ministère de l’environnement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso donne des résultats sur les polluants particulaires qui sont doublement supérieurs (558 µg/m3) aux normes nationales et celle de l’OMS (300 µg/m3). Il a donc invité tout un chacun au respect des 10 engagement de la JFEC 2019 afin de préserver notre santé et notre environnement.

Alice KOUAMAN/ZONOU

La Tribune du Faso

Les 10 engagements JFEC :

 

  1. Je me déplacerai à pied pour mes petites courses.
  2. Je privilégierai le vélo pour certains de mes déplacements.
  3. Je m’abonnerai aux transports en commun pour mes déplacements intra-urbains.
  4. Je m’abonnerai aux transports en commun pour mes voyages.
  5. Je pratiquerai le co-voiturage.
  6. Je n’utiliserai pas des engins polluants.
  7. Je veillerai à l’entretien régulier de mon engin.
  8. J’utiliserai des énergies propres.
  9. Je ne brûlerai pas de déchets en plein air.
  10. J’utiliserai rationnellement le climatiseur.
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