Au cours de sa séance plénière du jeudi 05 décembre 2019, le Parlement burkinabè a adopté le budget de l’Etat, exercice 2020, a lui soumis par le gouvernement par 87 voix pour contre 39 abstentions.
La loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2020 s’établit à 2 233,316 Milliards FCFA en recettes et 2 518,456 milliards FCFA en dépenses. Les recettes propres se chiffrent à 1 894,780 milliards FCFA contre 1 697 milliards FCFA en 2019 soit un accroissement de 197,780 milliards FCFA en valeur nominale et 11,65% en valeur relative. Elles sont constituées essentiellement de recettes fiscales qui représentent 87,30% du total en 2020. Les recettes propres représentent 84,84% des recettes totales du budget de l’Etat contre 86,82% en 2019. Quant aux ressources extérieures, elles se chiffrent en 2020 à 338,536 milliards FCFA contre 257,564 milliards FCFA en 2019 soit une hausse 80,972 milliards FCFA en valeur absolue et 31,44% en valeur relative.
Les dépenses du budget de l’Etat se chiffrent à 2 518, 45 milliards FCFA en 2020 contre 2 213,29 milliards FCFA pour 2019. Elles sont constituées de dépenses courantes pour un montant de 1 642,29 milliards FCFA et de dépenses en capital pour 876,16 milliards FCFA correspondant à des parts relatives de 65,21% et 34,79%. Ces parts relatives étaient de 71,39% et 28,61% en 2019 et 55,05% et 44,95% en 2018. La prédominance des dépenses courantes dans le budget 2020 s’explique essentiellement par l’évolution des dépenses de personnel qui sont passées de 700 milliards FCFA en 2018 à 835 milliards FCFA en 2019 et 878 milliards en 2020. Leur part relative par rapport aux dépenses totales est de 34,86% en 2020 contre 37,76% en 2019, 32,19% en 2018. Elles absorbent 46,33% des ressources propres du budget de l’Etat et 53,08% des recettes fiscales contre 53,31% en 2019.
Les dépenses d’investissements se chiffrent à 866,16 millards FCFA en 2020 contre 628,06 milliards FCFA en 2019 soit une hausse de 238,10 milliards FCFA. Les investissements financés sur ressources propres se chiffrent à 479,65 milliards FCFA contre 333,07 milliards FCFA en 2019 soit une hausse de 146,58 milliards FCFA. L’épargne budgétaire ressort à 252,48 milliards FCFA, contre 116,82 milliards FCFA en 2019 soit une hausse de 135,66 milliards FCFA.
Le déficit budgétaire s’élève à 285,14 milliards FCFA contre 258,72 milliards FCFA 2019. Il est prévu être couvert par les annonces d’appuis budgétaires et des emprunts obligataires. Rapporté au PIB, le niveau du déficit est de 3% en conformité avec la norme communautaire. De l’avis du ministre Lassané KABORE, ces données traduisent les efforts du Gouvernement pour d’une part, financer davantage les investissements sur les ressources propres et d’autre part, maîtriser le déficit budgétaire.
Dans le but d’améliorer la mobilisation des ressources propres, le Gouvernement poursuivra les réformes en cours au niveau des régies de recettes notamment l’apurement des restes à recouvrer (RAR) par l’organisation des campagnes de recouvrement intensif par l’ensemble des Unités de recouvrement; la mise en œuvre des opérations de contrôles-sanctions sur l’utilisation de la facture normalisée; l’intensification des activités d’enquêtes et de recoupements d’informations en vue d’améliorer le contrôle fiscal par les vérifications ponctuelles ; le respect des valeurs de référence des produits de grande consommation à l’importation et à l’exportation ; la poursuite des scannages aux Bureaux des douanes de Ouaga-Route et de Bobo-Gare ; la lutte contre la fraude douanière dans toutes ses formes (contrebande, importation sans déclaration, fausses déclarations et inexécution des engagements souscrits) par le renforcement des compétences des vérificateurs et des agents pour une meilleure évaluation des marchandises selon la valeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre de la sortie du Programme de vérification des importations (PVI).
Selon le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, le Budget de l’Etat, exercice 2020 met l’accent sur la sécurisation du territoire et des citoyens à travers des allocations budgétaires conséquentes au ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants, au ministère de la Sécurité, mais aussi aux secteurs de l’éducation et la formation professionnelle, de l’agriculture, de l’eau. Il reste également impacter, par les élections présidentielles de 2020.
Source : DCPM/MINEFID