Ce jeudi 21 juillet 2022, le Premier ministre, Albert Ouédraogo a, au nom du Chef de l’État, Paul Henri Sandaogo Damiba, procédé à l’ouverture des travaux de la 23e session de l’Assemblée générale (AG) des Établissements publics de l’État (EPE).
« Contrôle interne et dématérialisation des services dans les EPE : état des lieux et perspectives », c’est autour de ce thème que se tient la 23e Assemblée générale (AG) des Établissements publics de l’État (EPE). Pour le Premier Ministre, Albert Ouédraogo, représentant le Chef de l’État, Paul Henri Sandaogo Damiba, Président de l’AG des EPE, le choix de ce thème n’est pas anodin, car depuis quelques années, la transformation digitale est au cœur de la gestion des finances publiques à travers un processus de dématérialisation. « A ce titre, il a indiqué que les priorités dans le domaine de la dématérialisation des processus financiers et comptables consistent à optimiser les tâches, à réduire les délais de traitement, à gagner du temps dans la préparation des dossiers, et à simplifier les chaînes de validation.
Ainsi, cette 23e AG sera l’occasion pour les participants d’échanger sur les rapports de gestion des Conseils d’administration (CA), les rapports d’activités et les états financiers de 105 EPE, toutes catégories confondues, afin d’en apprécier les performances réalisées au titre de l’exercice 2021, d’examiner les difficultés rencontrées dans l’accomplissement des missions confiées à ces entités, et de dégager les actions nécessaires à entreprendre pour une amélioration continue du service public rendu aux usagers. Aussi, sera-t-il question de procéder à l’audition des rapports d’explication présentés par 3 EPE n’ayant pas pu disposer des rapports et états financiers requis.
Déjà, le Premier ministre se réjouit des résultats qui ont pu être atteints. En effet, le rapport présenté par le secrétariat sur la gestion des EPE montre que la plupart des résolutions et recommandations de la 22ème session de l’AG des EPE ont été mises en œuvre, et d’autres en cours de réalisation, notamment les recommandations spécifiques formulées par l’AG à certains EPE et départements ministériels. « Je note avec satisfaction la mise en œuvre effective de la quasi-totalité des résolutions et des recommandations issues de la 22e session de l’AG des EPE. Ces résultats sont à mettre à l’actif de l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de nos établissements qui ont su faire preuve de résilience et à qui je rends un hommage mérité », a soutenu le Chef du gouvernement.
Outre cela, la revue du fonctionnement des EPE révèle que la majorité de ces entités disposent de directeur de l’administration des finances ou de directeur financier et comptable, d’agents comptables, de directeur du contrôle des marchés publics et des engagements financiers ou de commissaires aux comptes régulièrement nommés ou recrutés.
L’analyse synthétique de la situation financière des 86 EPE (en dehors des Fonds nationaux) ayant effectivement transmis les états financiers révèle des recettes de 276,385 milliards de francs CFA contre 257,493 milliards de francs CFA en 2020 et 220,374 milliards de francs CFA en 2019, soit une hausse de 7,34% entre 2020 et 2021. Les dépenses budgétaires, quant à elles, s’élèvent à 226,945 milliards de FCFA contre 219,969 milliards de francs CFA en 2020 et 189,200 milliards de francs CFA en 2019, soit des hausses de 3,17% entre 2020 et 2021.
Dans l’ensemble, l’évolution de la structure des dépenses fait ressortir une baisse de 2,62% des charges de fonctionnement correspondant à la somme de 4,657 milliards de francs CFA. Quant aux dépenses d’investissements et de remboursements des emprunts, elles ont connu une hausse de 20,85% par rapport à 2020.
Concernant les 19 FN qui ont effectivement transmis les états financiers, l’analyse de leur situation financière montre qu’ils ont enregistré 409,370 milliards de francs CFA comme recettes contre 267,922 milliards de francs CFA en 2020 et 210,813 milliards de francs CFA en 2019, soit une hausse de 52,80 % entre 2020 et 2021. De plus, les dépenses budgétaires s’élèvent à 274,010 milliards de francs CFA, contre 179,250 milliards de FCFA en 2020 et 116,494 milliards de francs CFA en 2019, soit une augmentation de 52,86% entre 2020 et 2021. Les impayés (crédits échus et non encore remboursés), eux sont estimés à 29,575 milliards de francs CFA contre 39,985 milliards de francs CFA en 2020, donc une baisse de 26,03%.
Par ailleurs, le rapport du secrétariat sur la gestion des EPE révèle que le taux d’exécution des recettes des fonds est de 122,41% contre 72,45% en 2020 et 85,00% en 2019, ce qui constitue un taux satisfaisant au regard de la norme de 80% minimum. Quant aux dépenses, elles ont été contenues dans les limites des prévisions des crédits.
Malgré tout, on note des dettes totales de 24,211 milliards de FCFA, en accroissement entre 2020 et 2021 de 740,78%.
Quand bien même les différents indicateurs permettent d’apprécier le niveau d’exécution des activités programmées et des objectifs assignés aux différents EPE, on retient que de nombreux efforts sont à poursuivre pour une meilleure gestion des EPE. C’est pourquoi, le Chef du gouvernement a souhaité des échanges francs afin que des solutions efficaces puissent être trouvées dans ce cadre. « Revenant sur les travaux qui vont débuter incessamment, je voudrais exprimer le souhait que les discussions nous permettent de trouver des solutions durables aux difficultés que rencontrent nos EPE et de définir de nouvelles orientations tendant à toujours assurer une gestion saine, efficace et efficiente de ces structures », a-t-il terminé, tout en rassurant que les difficultés résiduelles qui seront soumises à la présente session feront l’objet d’une attention particulière.
Alizèta Zouré
Latribunedufaso.net