L’affaire du recrutement frauduleux à la CNSS était devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou ce mardi 19 novembre 2019. Après avoir été retenue pour jugement, c’est finalement un renvoi qui a été décidé.
Appelé par le président de séance autour de 11 heures, le dossier du recrutement frauduleux à la Caisse national de sécurité sociale (CNSS) avait été retenu pour jugement ce 19 novembre 2019. Suspendu pour 45 minutes, afin de permettre au procureur de produire les copies des pièces aux avocats des différentes parties, c’est finalement à 15 heures passé que l’audience est reprise. Les avocats de la défense ayant récupéré les différentes pièces ont demandé le renvoi pour mieux prendre connaissance desdites pièces pour mieux défendre leurs clients dans cette affaire de flagrant délit.
Le tribunal a donc accédé à cette requête en renvoyant le dossier au 17 décembre 2019. Ce qui constitue le troisième renvoie de l’affaire. Pour Me Prosper Farama, avocat du REN-LAC (Réseau national de lutte anti-corruption), partie civile à ce procès, il était tout à fait normal pour une bonne administration de la justice de renvoyer ce dossier. « Ce sont ces pièces-là qui démontrent très clairement qu’un groupe de candidat ont fait un travail identique imaginez-vous pour ce qui concerne des dissertations. Vous avez des gens qui ont fait des dissertations identiques au mot près. Evidement cela fait sourire lorsqu’on voit ça. De mémoire même des jumeaux, je ne pense pas qu’ils puissent faire des dissertations au mot près » a-t-il lancé.
Et pour ne rien arranger, des candidats n’ont pas reconnu leur écriture sur ces copies qui attribuent de fortes notes. Ils sont catégoriques sur le fait de ne pas en être les auteurs. Pourtant ces sur la base de ces copies qu’ils ont été déclarés admis au concours de recrutement de la CNSS selon l’avocat.
Au cours de l’audience du jour le parquet tout comme les avocats de la défense n’ont de cesse parlé d’un expert. Selon Me Farama, le travail de l’expert a juste concerner les aspects de communication. Son rapport d’expertise montre que des membres du jury ont communiqué pendant la période soit avant, pré composition ou post composition, avec des candidats. « Déjà ça il y a un problème. Comment des membres de jury peuvent-t-ils communiquer au téléphone avec des candidats à un concours. On aimerait bien qu’on nous l’explique. Il n’y a que le concours de la CNSS où on peut voir ce genre de chose », a-t-il souligné.
Mieux, à en croire l’avocat, les pièces qui sont produite et l’expert l’a bien montré, que ceux qui sont poursuivis, pratiquement tous ceux qui sont mis en cause dans cette affaire, ont pratiquement un ou plusieurs parents qui travaillent déjà à la caisse. A l’exception de deux personnes. L’un qui avait son frère en christ qui travaillait à la caisse et la deuxième personne qui est une dame mais prétend être la voisine d’un travailleur à la caisse.
Rendez-vous donc le 17 décembre 2019 devant le TGI de Ouagadougou pour la suite de l’affaire.
Marcus Kouaman
La Tribune du Faso