Ce mardi 31 mai 2022, le Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) organise à Ouagadougou, la 1re session ordinaire de l’année 2022 du Conseil des frontières, sous la présidence du Chef du gouvernement, Albert Ouédraogo.
A travers le monde, les frontières sont de plus en plus au cœur de multiples enjeux pouvant occasionner des tensions. Dans le contexte des pays africains, elles constituent un enjeu majeur en matière de sécurité et de développement. En vue d’assurer une meilleure gouvernance de ses frontières, et de répondre aux maux auxquels sont confrontées les localités frontalières du pays (terrorisme, criminalité transfrontalière, trafics de tout genre), le Burkina Faso a adopté, pour la période 2016-2025, une Stratégie nationale de gestion des frontières (SNGF).
C’est donc après plusieurs années de mise en œuvre que les membres du conseil national des frontières se réunissent à nouveau, après la dernière session tenue le vendredi 26 février 2021. Ce sera ainsi le lieu pour eux de faire le bilan de la mise en œuvre des recommandations de la dernière session et d’envisager des perspectives. « Pour cette 1re session de l’année 2022, il s’agira pour nous d’examiner et adopter le procès-verbal de la dernière session ; de faire l’état de la mise en œuvre de ses recommandations ; de passer en revue les différents dossiers relatifs à la gestion des frontières, notamment les dossiers du contentieux Burkina-Bénin, ainsi que l’état de la matérialisation des autres frontières ; d’examiner un certain nombre de documents qui ont été produits dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’actions de la SNGF », a expliqué Léontine Zagré, Secrétaire permanente de la commission nationale des frontières, avant d’indiquer que des travaux de bornage de la frontière Burkina-Niger avaient commencé, mais ont été stoppés en raison de la situation sécuritaire. Parlant des recommandations qui ont été formulées lors de la précédente session, elle a noté entre autres la sécurisation des ressources qui ont été dédiées à la gestion des frontières, la sécurisation des archives, sans oublier le renforcement de l’administration publique dans les circonscriptions administratives.
Toutefois, à entendre le Colonel-major Omer Bationo, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, il y a des avancées malgré les difficultés. «Malgré la persistance des difficultés, je me réjouis du fait que des évolutions majeures ont été enregistrées au niveau de certains dossiers relatifs à la gestion des frontières. Je voudrais en cette circonstance saluer l’abnégation, le dévouement et la détermination de chacun de nos collaborateurs, ainsi que les efforts consentis par les structures intervenant dans la gestion des frontières pour l’atteinte des objectifs de la SNGF », a-t-il déclaré.
Pour le Premier ministre Albert Ouédraogo, Président du Conseil national des frontières, cette rencontre est d’une grande importance pour la suite du processus de gestion des frontières du pays. « Aussi, après l’adoption du premier plan d’actions (2021-2023) de la SNGF, il y a de cela bientôt un an, il nous revient, en tant qu’organe de suivi et d’orientation, de nous pencher sur l’état de sa mise en œuvre, en vue de relever les insuffisances et les difficultés éventuelles et d’identifier ensemble des pistes de solutions », a-t-il soutenu. C’est pourquoi, il a invité les uns et les autres à s’impliquer pour la réussite de cette stratégie. « Je vous invite à des échanges francs et constructifs, afin qu’au sortir de cette session, de nouvelles orientations et des recommandations pertinentes soient formulées pour donner un souffle nouveau à la gestion de nos frontières », a-t-il dit lors de la prononciation du discours d’ouverture, tout en réitérant ses remerciements à tous les partenaires techniques et financiers qui accompagnent le sous-secteur de la gestion des frontières.
Pour mémoire, la SNGF tourne autour de six (6) axes à savoir la maîtrise des limites territoriales du pays ; la sécurisation des frontières et des zones frontalières ; l’amélioration de la présence et de l’image de l’Etat dans les zones frontalières ; l’accompagnement et le renforcement de la coopération transfrontalière ; l’appui à la gestion intégrée des ressources naturelles partagées et des terres ; et la réalisation d’infrastructures socio-économiques et culturelles et le renforcement des capacités des acteurs frontaliers.
Alizèta Zouré
Latribunedufaso.net