La commune de Koundougou, province du Houet, région des Hauts-Bassins, à l’instar d’autres localités connait des conflits communautaires. Pour venir à bout d’un tel phénomène, le Groupe d’Etudes et de Recherche sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES-Burkina), a initié le projet « Promouvoir l’esprit de paix et de cohésion sociale dans cinq (05) communes du Burkina Faso ».
Financé par l’ambassade royale du Danemark pour 24 mois, le projet « Promouvoir l’esprit de paix et de cohésion sociale dans cinq (05) communes du Burkina Faso », a rassemblé les acteurs de la commune de Koundougou les 14 et 15 mars 2022. Durant deux jours, le Pr Sanwé Médard Kiénou et Dr Tanguy Samapana Awebalene, ont développé le thème : « La règlementation foncière au Burkina Faso, notamment la loi 034 et les mécanismes de prévention et de gestion traditionnelle et moderne des conflits ».
Koundougou vit les mêmes réalités que ses communes voisines. La cohabitation entre agriculteurs et éleveurs est parfois mis à mal. Les éleveurs avec leurs troupeaux sont à la recherche de pâturages et d’eau pour le troupeau. Pendant ce temps les agriculteurs sèment dans les champs et espèrent faire une bonne récolte. A en croire les éleveurs de janvier à juin de chaque année, le bétail quitte Koundougou pour les pays voisins ou il y a du pâturage. C’est en début de saison pluvieuse que le troupeau revient dans la commune. C’est lors de ce retour que tous les problèmes surviennent. Pour traverser les champs et avoir accès à l’eau par exemple cela est un souci car certaines pistes pour bétail sont transformées en champs.
Les agriculteurs accusent les éleveurs de ne pas faire diligence avec le troupeau, mais indexent l’Etat qui ne donne pas assez de moyens aux collectivités pour matérialiser les pistes pour bétail. Le second problème qui cause des conflits selon les agriculteurs, ce sont les éleveurs qui ne font que traverser la commune avec leurs animaux. Les transhumants ne maitrisant pas les zones de culture, entre dans les des champs avec le troupeau qui commet des dégâts. Et lorsqu’il y’a des débordements et que le troupeau entre dans les champs, les bergers par peur des représailles prennent la fuite.
Apres avoir pris connaissance des différents modules, les participants ont pris l’engagement de régler les conflits à venir de manière pacifique. Et de recourir à la justice en dernier ressort en cas d’échec du règlement pacifique. Ils n’ont pas manqué de souligner le fait qu’en ce qui concerne le dialogue intercommunautaire, la commune de Koundougou organise depuis deux ans maintenant une journée communautaire. Une occasion d’échanges et de brassage entre les communautés vivant dans la commune. Pour Rolande Kanko, Prefet de Koundougou, les conflits communautaires ne manquent pas dans sa circonscription territoriale. Elle est satisfaite de voir ce projet offrir un cadre d’échanges et de sensibilisation pour la population de Koundougou. Elle espère qu’il y aura une suite après les 24 mois de mise en œuvre du projet car le problème est réel.
C’est avec joie que Dr André Pouya, represntant de la présidente du Bureau exécutif du GERDDES-Burkina a assisté à cette formation. Pour lui, lorsque la question foncière n’est pas bien réglée elle engendre des conflits. « Dans la plupart des pays du monde, la lutte pour la terre est le point le plus sensible », a-t-il indiqué. Il a apprécié les interactions entre les formateurs et les participants et a invité ces derniers à toujours prôner le dialogue en cas de conflits.
Marcus Kouaman
Latribunedufaso.net