Dépigmentation au Burkina : Une Initiative appelle à la responsabilité des citoyens

Au Burkina Faso comme dans la plupart des pays africains, la pratique de la dépigmentation prend de plus en plus d’ampleur, devenant l’un des premiers problèmes de santé publique. Plus connu pour être pratiqué par les femmes, ce phénomène touche de nos jours également les hommes. C’est au regard de la gravité de la situation, et en vue de contribuer à la lutte contre cette pratique pouvant conduire à la mort, qu’est née l’Initiative africaine-stop dépigmentation (IASD). Ce faisant, l’initiative a procédé au lancement officiel de ses activités ce jeudi 17 février 2022 à Ouagadougou.

Au Burkina Faso, la peau claire serait devenue une tendance pour les femmes, et même pour les hommes, ce qui amène certains à se dépigmenter. Pourtant, selon Dr Andonaba, dermatologue et vénérologue au CHU-SS de Bobo Dioulasso, cette pratique est devenue le troisième problème de santé publique après le paludisme et les maladies respiratoires. En effet, elle est susceptible de causer des maladies comme l’acné cortisonique (liée à l’utilisation des corticoïdes locaux qui aggravent et compliquent les kystes, les tâches brunes), les vergetures (rupture des fibres élastiques de la peau), le cancer de la peau, des problèmes de cicatrisations qui créent des complications lors d’une éventuelle opération chirurgicale et même la mort. Sans oublier qu’elle est aussi devenue un sérieux problème de tentative d’usurpation d’identité dans le pays.

C’est au regard de cela que l’Initiative africaine-stop dépigmentation (IASD), se donne pour mission de lutter exclusivement contre la dépigmentation sous toutes ses formes et de promouvoir la femme. Plus spécifiquement, il s’agira pour l’initiative d’inciter les populations noires à rester naturelles et à vivre en harmonie avec leurs congénères, de valoriser la peau noire, de lutter contre la promotion de la dépigmentation dans les médias et de contribuer à l’éveil des consciences sur les conséquences néfastes de la dépigmentation.

Et pour cela un certain nombre d’activités sont prévues. « Dans la logique de notre combat, nous aurons des plaidoyers auprès des autorités étatiques, religieuses et coutumières. Nous conduirons aussi des campagnes de sensibilisation sur les méfaits de la dépigmentation à travers des écoles, lycées et médias pour démotiver déjà les jeunes filles à cette pratique néfaste pour la santé. Nous animerons des conférences publiques sur les conséquences négatives de cette pratique. Notre objectif, est de faire en sorte que l’on vote des lois qui interdisent l’entrée des produits de dépigmentation dans notre pays. », a expliqué le Président de l’IASD, Issaka Ouédraogo.

A noter que l’IASD est une association apolitique, laïque et à un but non lucratif s’interdisant toute discrimination fondée sur la race, la religion et la culture. Créée en 2021, elle compte de nos jours, 180 membres.

Alizèta Zouré 

Haramy Son (Stagiaire) 

Latribunedufaso.net 

 

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