Sanctions du Mali par l’UEMOA et la CEDEAO : L’Initiative de soutien au peuple malien  invite à faire bloc

Suite aux sanctions imposées au Mali par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) le dimanche 09 janvier 2022, une Initiative de soutien au peuple malien (ISPM) a été lancée à Ouagadougou, au Burkina Faso, ce mardi 18 janvier 2022. C’était au cours d’une conférence de presse animée par Bassolma Bazié, porte-parole de l’initiative ; Rabiatou Simporé et Boukari Ouoba.

Si selon les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA), les sanctions imposées au Mali visent à contraindre les autorités de la transition à organiser des élections pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel normal, il n’en demeure pas moins que pour de nombreuses autres personnes, ces sanctions auront un impact direct sur les populations maliennes déjà durement affectées par les effets négatifs de la crise multidimensionnelle que vit le pays depuis 2012.

Au regard de la gravité de la situation, certaines personnes estiment que l’engagement individuel et collectif des Africains et de toutes les bonnes volontés pour l’amorce d’une dynamique nouvelle en vue de trouver les meilleures réponses à la crise diplomatique entre le Mali et la CEDEAO est indispensable. D’où l’Initiative de soutien au peuple malien (ISPM). « Conscients de la nécessité d’un large rassemblement des peuples pour témoigner une véritable solidarité africaine à l’endroit d’un pays frère le Mali, nous avons décidé de lancer une initiative intitulée : Initiative de soutien au peuple malien (ISPM) », a confié le porte-parole de l’initiative, Bassolma Bazié.

Union de personnalités dans divers domaines, l’ISPM se veut être apolitique et à but non lucratif. Sa vision est de contribuer à la résolution de la crise diplomatique entre le Mali et la CEDEAO. « Cette initiative portée par des Africaines et Africains, vise d’une part à réfléchir sur les voies et moyens devant permettre d’assister le peuple malien et d’autre part contribuer à travers une démarche de dialogue pouvant aboutir à la résolution de la crise diplomatique entre le Mali et la CEDEAO », a soutenu Bassolma Bazié.

De façon spécifique, les objectifs que se donne l’ISPM sont entre autres de contribuer à la réouverture immédiate des frontières maliennes, d’encourager et exhorter la société civile malienne à parler de la même voix, d’œuvrer à obtenir le dégel des avoirs du peuple malien dans les institutions financières, et de rechercher la levée des obstacles sur la jouissance des droits fondamentaux du peuple malien.

De ce fait, l’initiative a saisi l’occasion pour lancer un appel pressant aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et de l’UEMOA à plus de compréhension à l’endroit du peuple malien. « L’ISPM invite solennellement et respectueusement les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et de l’UEMOA à lever les sanctions qui ont un impact direct sur le peuple malien et ceux de la sous-région. Elle exhorte la CEDEAO et l’UEMOA ainsi que les autorités de la transition malienne à privilégier la voie du dialogue pour un retour à l’ordre constitutionnel normal dans ce pays frère », ont laissé entendre les animateurs de la conférence du jour. Par ailleurs, l’initiative lance un appel à la communauté internationale à continuer d’apporter son soutien aux efforts de sortie de crise au Mali et invite l’ensemble des peuples africains à une solidarité agissante à l’endroit du peuple malien.

Toutefois, le porte-parole de l’initiative n’a pas manqué de rassurer que le rassemblement ne soutient en aucun cas la junte. « Il est important de préciser que notre initiative ne vise aucunement à apporter un quelconque soutien à la junte, et du reste nous condamnons les coups d’Etat de même que la mauvaise gouvernance qui en est généralement la source principale », a-t-il fait comprendre.

Pour mémoire, les sanctions économiques et financières imposées au Mali sont entre autres la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; le gel des avoirs du Mali dans les banques centrales et commerciales de la CEDEAO ; la suspension du pays de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD) ; ainsi que la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali, à l’exception des biens de consommation essentiels, les produits pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle de la maladie à coronavirus, les produits pétroliers et l’électricité.

Alizèta Zouré

Haramy Son (Stagiaire)

Latribunedufaso.net

Partagez

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *