« Approche socio-économique de la presse privée béninoise : Problématique de la rentabilité et de la viabilité ». C’est sous ce thème que Lucien Batcho a soutenu sa thèse de doctorat en Science de l’information et de la communication au sein de l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC), ce mardi 22 octobre 2019 à Ouagadougou.
C’est devant parents, amis et confrères que Lucien Batcho a défendu sa thèse de doctorat en Science de l’information et de la communication à l’IPERMIC. Dans un cheminement pédagogique il a décortiqué le thème : « Approche socio-économique de la presse privée béninoise : Problématique de la rentabilité et de la viabilité ». Pour lui, l’avènement du renouveau démocratique au début des années 1990 s’est accompagné de l’ouverture du secteur médiatique au Bénin. « La prolifération des organes de presse qui s’en est suivie a révélé, au cours des années, les difficultés des organes à prospérer. Outre les problèmes de déontologie, d’éthique et de liberté de presse, la question de leur rentabilité et de leur viabilité notamment des journaux privés s’est vite posée », a-t-il indiqué. D’où le choix de ce thème.
L’impétrant s’est donc évertué à appréhender les conditions de viabilité et de rentabilité de la presse privée au Bénin. Une préoccupation qui se justifie par un contexte économique et social marqué par le développement des médias audiovisuels et des supports d’information en ligne. Dans le souci de donner un bon rendu, les recherches se sont focalisées sur les cinq organes de presse privés les plus connus et lus du paysage médiatique béninois. Il s’agit de : Le Matinal (fondé en 1997), Fraternité (1999), La Nouvelle Tribune (2001), L’Autre Quotidien (2004) et L’Evénement Précis (2006). L’approche méthodologique adoptée du sieur Batcho a consisté en une revue documentaire suivie d’investigation de terrain auprès des différents acteurs. « Elle a permis, dans un premier temps, de comprendre les conditions de création, de travail et de gestion de ces entités, puis, dans un second temps, de dégager les sources de financement, les recettes et dépenses et d’apprécier les conditions de leur rentabilité et de leur viabilité », a-t-il souligné.
Il ressort donc comme conclusion de cette étude que l’environnement socio-politique et économique de production et de consommation des journaux même s’il freine l’émergence d’entreprises de presse viables et prospères est favorable à la rentabilité des entités. « Si l’objectif premier des promoteurs n’est pas la rentabilité financière, il apparait que le choix des responsables oblige à maintenir en vie les organes, d’où les efforts de ces derniers à assurer leur survie », a-t-il laissé entendre. La viabilité quant à elle ne pourrait intervenir que suite à des efforts conjugués de toutes les parties. Et pour cela, le mode de création, la politique éditoriale et commerciale, les conditions de travail et de gestion, voire de management sont à repenser. De plus, l’évolution des habitudes de consommation favorisée par les progrès technologiques commande une meilleure organisation du marché publicitaire et une adaptation des contenus pour attirer et fidéliser les annonceurs, grands pourvoyeurs de recettes. Le tout soutenu par une meilleure gouvernance des entreprises de presse pour l’amélioration des prestations des journalistes.
Lucien Batcho après sa présentation a vu son travail apprécié par le jury de cinq membres, présidé par Pr Camille Roger Abolou avec pour directeur de thèse le Pr Serge Théophile Balima, de la mention Très honorable.
La Tribune du Faso