La coordination des jeunes de l’Association internationale en Trading (AIT) est montée au créneau ce samedi 19 octobre 2019, à la bourse du travail de Ouagadougou afin de réclamer le paiement sans délai de leurs sous séquestrés par l’autorité judiciaire.
Dans une longue déclaration liminaire, le porte-parole de la coordination, Souleymane Gorou, a d’emblée dénoncé, « le complot honteusement orchestré par le monde de la finance, notamment les banques, les politiciens et la justice ». « Courant le mois de mai de cette année, une note scélérate du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers de l’UEMOA (CREMPF) devenu subitement l’Autorité des marchés financiers (AMF) a été aperçue sur les réseaux sociaux invitant les populations à se méfier des maisons de trading qui seraient des « arnaqueuses » et mettant en garde lesdites maisons sur la nécessité d’arrêter leurs activités pour se conformer à la loi », a-t-il cité. Poursuivant son récit, il avance qu’à la suite de cette note les maisons de trading ont vu leurs comptes gelés.
« Croyant à la fin de nos surprises, les maisons de trading apprenaient l’embrigadement, la séquestration de leurs comptes bancaires par une mesure judiciaire inique de gel de leurs avoirs au niveau des différentes institutions bancaires », a-t-il ajouté. Ce complot aura finalement abouti aux effets escomptés de ses instigateurs, car le 14 juin 2019, fait remarquer Souleymane Gorou, le premier responsable du ministère de l’économie, des finances et du développement (MINEFID) appelait « les sociétés à mettre immédiatement fin à leurs activités » ; ce qui mettait également fin aux paiements des retours sur investissement.
Gorou et les siens, qui ne comptent pas « se laisser marcher dessus » ont ensuite, appelé la justice à ne pas se discréditer davantage, appelé le gouvernement à trouver sans délai une solution urgente à la crise qui n’a que trop duré, condamné puis mis en garde respectivement le banquier geleur et le gouvernement.
La coordination a toutefois rejeté les accusations d’escroquerie et de blanchiment de capitaux, faits qui sont principalement reconnus aux maisons de trading. Elle a cependant, avant de montrer son soutien à ces dernières et de les exhorter à la sérénité, invité à la réflexion : « Quel investisseur a déjà porté plainte contre une société (de trading) depuis 2016 (date officielle d’entrée du système de trading au Burkina Faso) ? De qui se moque-t-on quand on sait qu’auprès de chaque banque, est représentée la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières) ? Comment une activité qui fonctionne légalement et qui paye des impôts à l’Etat depuis 2016 peut être qualifiée d’arnaque… ? », se sont questionnés les conférenciers.
Les investisseurs en trading dont le nombre dépasserait 50 000 personnes sont issus de toutes les couches socio-professionnelles du pays. Ce sont, des étudiants, des élèves, des hommes politiques, des magistrats, des militaires, des policiers, des commerçants, des retraités , des veuves, des chômeurs, etc.
Tambi Serge Pacôme Zongo
La Tribune du Faso