Effondrement de bâtiment à l’UNZ : Le collectif des syndicats du BTP, mécontent, veut de « l’ordre » et « la rigueur » dans leur secteur

Le collectif des syndicats du Bâtiment et des travaux publics (BTP), mécontent du drame survenu sur le chantier de l’Université Norbert Zongo (UNZ) de Koudougou, le mardi 31 août 2021, a engagé des actions dans le but de condamner et dénoncer les auteurs du drame. La conférence de presse qu’il a animé ce lundi 6 septembre 2021 à Ouagadougou, a eu pour effet de tenir informés les travailleurs du secteur, l’opinion nationale et internationale de leur action.

C’est conscient de ses missions principales, notamment veiller à l’application effective des normes, règlements et conventions nationales et internationales applicables que le collectif des syndicats du Bâtiment et des travaux publics (BTP) est monté au créneau pour faire savoir son mécontentement, dénoncer et condamner toutes les personnes dont la responsabilité est engagée dans la survenue du drame de l’UNZ. « Nous venons donc au nom de l’ensemble des travailleurs et travailleuses du secteur du bâtiment, des travaux publics et de la construction dénoncer et condamner fermement tous ceux dont la responsabilité est engagée dans la survenue du drame », a dit Abdoul Karim Ouédraogo, Coordonnateur du collectif des syndicats du BTP.

Ainsi, comme premier responsable de ce drame, le collectif indexe le gouvernement burkinabè. « Nous tenons pour premier responsable le gouvernement du Burkina Faso pour avoir attribué le marché à des entreprises qui ont failli dans la réalisation d’un ouvrage destiné à une grande fréquentation… », a informé le Coordonnateur du collectif. En second responsable, ce sont les ministères en charge des infrastructures et de l’urbanisme qui sont pointés. « Nous tenons également pour responsables les ministères en charge des infrastructures et de l’urbanisme qui sont garants du suivi et du contrôle des travaux ainsi que toutes les structures et entreprises contractées à cet effet qui n’ont véritablement pas joué correctement leur rôle dans la réalisation du bâtiment », a-t-il poursuivi dans son accusation.

Bien qu’ayant des propos accusateurs, le collectif invite la justice à situer au plus vite les responsabilités et sanctionner les personnes qui se seraient rendues coupables. « Nous invitons la justice qui s’est saisie du dossier de Koudougou à situer dans les plus brefs délais les responsabilités des personnes et structures impliquées dans ce drame et à prendre des mesures idoines pour sanctionner les coupables à la hauteur de leur forfait et pourvoir les réparations nécessaires aux victimes et leurs ayants droit », a-t-il de même invité.

Pour Abdoul Karim Ouédraogo, les effondrements d’immeubles en construction avec pertes en vies humaines et autres effets dommageables sont devenus courant dans les grandes villes du Burkina. « Entre 2011 et 2021, il y a eu au moins un immeuble qui s’est écroulé chaque année au Burkina avec au moins un décès… », a-t-il indiqué ajoutant qu’aucune mesure ne semble être prise par les autorités en charge de la délivrance des autorisations de construire et du suivi de la régularité des chantiers pour stopper l’hécatombe. Un appel au sens de la responsabilité de l’ensemble des acteurs du bâtiment et des travaux publics a donc été lancé et ce pour « mettre de l’ordre et de la rigueur dans le secteur du BTP pour préserver la vie, la santé et la sécurité des travailleurs et des personnes autour des chantiers de construction », a dit Karim Ouédraogo.

Le collectif a, avant de faire part de son action d’entreprendre des actions de contrôle et de dénonciation publique sur les manquements en matière de réalisation et de sécurité sur les infrastructures publiques et privées pouvant constituer des dangers potentiels pour les travailleurs et les populations dans toutes les régions du Burkina, dénoncé la Convention collective interprofessionnelle du secteur des BTP (datant de 1956). « Durant 65 ans, cette convention n’a jamais été révisée et ne répond plus ni aux lois et règlements en vigueur, ni aux exigences sécuritaires et sociales », a expliqué le Coordonnateur.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net

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