Moins de vingt-quatre heures après l’annonce, par décret présidentiel, du remaniement du gouvernement Dabiré II, le président du Faso, Roch Kaboré, a reçu au palais de Kosyam, les nouveaux ministres et ministres reconduits ainsi que le chef du gouvernement, Christophe Dabiré, dans la matinée de ce jeudi 1er juillet 2021.C’était à l’occasion d’une rencontre aux allures de prise de contact et de conseil des ministres au cours de laquelle il leur a fait savoir ses attentes et a décliné de nouvelles orientations.
Au sortir de cette rencontre, c’est le chef du gouvernement, Christophe Dabiré, qui a fait le point à la presse. Dans son rendu, il a indiqué que le président du Faso, dans son adresse, le dimanche dernier, à l’ensemble de la nation, a annoncé les couleurs en tant que chef suprême des armées. « Cette annonce montre bien l’orientation que pouvait prendre ces décisions à savoir qu’il prend la responsabilité de gérer désormais la défense nationale et les anciens combattants qui constituait un ministère plein à part », a-t-il déclaré.
Les différentes attaques, dernièrement essuyées par le Burkina Faso, n’auront pas seulement interpellé la conscience du peuple burkinabè. « Les différentes attaques que notre pays a connues tout dernièrement, ont interpellé la conscience du chef de l’Etat, qui a estimé que ce réajustement était indispensable. C’est pourquoi il a repris les rênes du ministère de la défense nationale et des anciens combattants pour pouvoir procéder à une réorganisation interne de l’ensemble de nos structures chargées de la défense et de la sécurité de notre pays », a fait savoir le chef du gouvernement. Il estime également que cette décision permet au chef de l’Etat de renouer avec la confiance en lui placée. « Et, je pense que cette décision est extrêmement importante, et permet au chef de l’Etat qui a été élu par le peuple, de renouer avec ce peuple et de recréer la confiance indispensable pour ce qui concerne la nécessité d’assurer la sécurité des personnes et des biens dans notre pays.
Il a par ailleurs félicité les ministres sortis de son gouvernement, qui n’auraient pas démérité. « Ceux qui ont été dans ce gouvernement (ministre de la défense ; ministre de la sécurité, etc.) n’ont pas démérité ; il convient de les féliciter. Les instants d’accalmie au niveau du front dans la lutte contre le terrorisme qu’a connus notre pays à un moment est à mettre à leur actif », a dit Christophe Dabiré, laissant de même entendre : « Nous ne recherchons pas aujourd’hui des coupables, des responsables ; nous voulons donner une nouvelle dynamique, un nouveau souffle à notre stratégie de lutte contre le terrorisme ».
« Après la reprise de la gestion du ministère de la défense, le président du Faso a souhaité avoir à ses côtés un officier qui devrait lui permettre de gérer les questions opérationnelles de la défense nationale », a précisé le Premier ministre. Selon M. Dabiré, cette évolution montre bien la volonté du président du Faso d’avoir la gestion de la défense, mais également, qu’au niveau opérationnel, le contact avec les troupes soit entretenu à travers un officier supérieur qui pouvait permettre de transmettre les messages qu’il souhaiterait transmettre à l’ensemble de la troupe de manière à ce que ces troupes prennent confiance, se réorganise, soit beaucoup plus cohérentes dans leur approche.
Avec la nomination de Maxime Koné à la sécurité, le chef du gouvernement annonce une redistribution du dispositif sécuritaire au niveau national et la volonté de redevenir maitre des lieux afin de permettre un retour garanti des personnes déplacées internes dans leur zone. « Nous avons également procédé à l’appel d’un jeune au niveau de la sécurité. Aujourd’hui, avec l’arrivée de Maxime Koné à la sécurité, nous allons procéder à cette redistribution du dispositif sécuritaire au niveau national et faire en sorte que notre volonté de réoccuper le terrain pour permettre aux personnes déplacées internes de pouvoir retourner sur leur territoire, que ce retour puisse se faire dans de très bonnes conditions », a-t-il soutenu.
Aussi pense-t-il qu’avec l’appel de la nouvelle ministre déléguée, chargée de l’intégration africaine, la diplomatie internationale du Burkina Faso va davantage connaitre réussite et exploit. « Nous avons appelé une dame au poste de ministre déléguée, chargée de l’intégration africaine. Nous pensons que ce tandem avec le ministre avec Alpha Barry va contribuer à renforcer davantage notre contribution à la diplomatie internationale du Burkina Faso, mais également à la lutte contre le terrorisme. Il a en somme noté que le président du Faso leur a donné de nouvelles orientations pour qu’il y ait davantage de collégialité, d’efficacité afin d’avancer dans la bonne direction.
Tambi Serge Pacome Zongo
Latribunedufaso.net