Après Addis Abeba en 2016, Niamey, la capitale du Niger, accueille du 25 au 28 septembre, la 2e réunion annuelle du partenariat de l’initiative pour la restauration des paysages forestiers en Afrique (AFR100). La cérémonie d’ouverture de cette rencontre est intervenue ce mardi 26 septembre sous la présidence du ministre nigérien de l’environnement et du développement durable Al Moustapha Garba. A cette occasion le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et ses partenaires ont réaffirmé leur volonté commune d’accélérer la mise en œuvre du projet pour faire de la restauration de 100 millions d’hectares de forêts d’ici à 2030, une réalité.
« Terrain d’entente pour l’action : de l’engagement à la mise en œuvre » c’est sous ce thème que s’est ouvert le mardi 26 septembre 2019 à Niamey, la 2e réunion annuelle du partenariat de l’initiative pour la restauration des paysages forestiers en Afrique (AFR 100). L’ambition majeure de ce conclave, qui regroupe les partenaires de l’AFR100 venus du monde entier, est d’identifier les activités prioritaires afin d’accélérer la mise en œuvre de cet ambitieux projet africain. C’est une urgente nécessité pour la survie du continent quand on sait que l’Afrique perd chaque année plus de 3 millions d’hectares de forêts à cause de la désertification et les changements climatiques. Une perspective inquiétante pour le continent et qui vient confirmer l’importance et la pertinence de l’AFR100.C’est pourquoi, dans son mot introductif, le représentant du NEPAD Mamadou Diakhité a insisté sur l’importance de passer rapidement à l’action pour permettre aux populations africaines de bénéficier des retombées positives de la restauration. « Nous devons accélérer la restauration afin d’améliorer la sécurité alimentaire, accroitre la résilience et l’atténuation des changements climatiques et combattre la pauvreté. Tout est en train d’être mis en œuvre pour la mobilisation des ressources » a-t-il confié.
24 pays signataires, le Niger et l’Ethiopie, bons élèves
Le choix du Niger pour abriter cette rencontre de haut niveau n’est pas fortuit. Avec un engagement ferme de 3 millions d’hectares, ce pays de 20 millions d’habitants situé en Afrique de l’Ouest constitue avec l’Ethiopie (15 millions d’ha d’engagement) les bons élèves de la restauration en Afrique. Grace à la RNA (Régénération naturelle assistée) les populations de Maradi et Zinder (au sud de Niamey) ont de 1980 à 2016, restauré plus de 5 millions d’hectares et planté plus de 200.000 arbres. Une prouesse qui a permis d’accroitre la production agricole de 500.000 tonnes et à certains paysans de doubler voire tripler leur productivité.
Tout en se félicitant de ces acquis, le ministre Al Moustapha Garba a invité les différents acteurs à s’engager pour l’atteinte de l’objectif global de 100 millions d’hectares en 2030.Une ambition élevée mais réalisable qui selon le ministre se présente comme une solution aux fléaux qui étreignent le continent à savoir la pauvreté, la migration, le terrorisme, le chômage des jeunes et des femmes. A ce jour 24 sur les 55 pays que compte le continent, se sont engagés dans ce projet. Un appel à l’action porté par le gouvernement du Niger et le NEPAD suivi d’une visite de terrain clôtureront cette deuxième rencontre des partenaires de l’AFR100. En rappel l’AFR100 est une initiative panafricaine lancée en décembre 2015, en marge de la conférence sur le climat (COP21) à Paris. Elle s’inscrit dans le cadre global de la déclaration de Bonn, un engagement mondial pour restaurer 150 millions d’hectares de terres dans le monde d’ici 2020 et la Déclaration de New York sur les forêts qui vise à restaurer 350 millions d’hectares en 2030.
Idrissa Konditamdé, depuis Niamey
(Correspondance particulière)