« L’information comme bien public ». C’est autour de ce thème que la communauté internationale a commémoré, ce lundi 3 mai 2021, la 28e journée mondiale de la liberté de la presse. Au Burkina Faso, au Centre nationale de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), à Ouagadougou, cette commémoration s’est effectuée sous la thématique : « la viabilité de l’entreprise de presse ».
Au cours de cette commémoration, le président du comité de pilotage du CNP/NZ, Inoussa Ouédraogo, est revenu sur les classements du Burkina Faso en termes de liberté de la presse et aussi sur le contexte de cette célébration. « Selon le classement mondial de Reporter Sans Frontière (RSF), en Afrique, notre pays occupe la 5e place après l’Afrique du Sud 4e ; le Ghana 3e ; le Cap Vert 2e et la Namibie 1er, faisant du Burkina Faso le 1er en Afrique francophone, en matière de liberté de presse. Dans le monde, le Burkina occupe la 37e position sur 180 pays, juste après la Slovénie 36e ; la Slovaquie 35e ; la France 34e et le Royaume Uni 33e. », a-t-il cité. Aussi-a-t-il interpellé sur le fait que ces différentes places peuvent être des motifs de satisfaction, mais ne devraient pas faire perdre de vue les défis, obstacles à la construction de médias économiquement viable.
A la présente cérémonie, le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Mathias Tankoano, a salué le classement du Burkina Faso. « Nous tenons à saluer le classement tant national qu’international du Burkina Faso pour la liberté de la presse en 2020 », s’est-il exprimé. Et de faire savoir, que ce résultat est d’une part, la qualité du travail que les médias burkinabé abattent et d’autre part, l’effort des synergies qu’il y a entre les pouvoirs publics, notamment le régulateur et les organisations professionnelles de la presse pour cet espace de liberté qui est le ciment de la démocratie. Il a par la même occasion lancé un appel aux hommes et femmes des médias à travailler à ne pas reculer en termes de classement. « Nous voulons lancer un appel à ce que nous continuons dans ce sens pour que notre pays ne puisse plus reculer en la matière. Nous sommes donc satisfaits et nous pensons qu’il y a encore des éléments de blocages. », a-t-il fait comprendre.
Le président du comité de pilotage du CNP/NZ note que cette journée se tient dans un contexte marqué par la pandémie à corona virus, l’insécurité et aussi d’impunité. De ses dires, ce contexte n’a pas contribué à l’avancé du monde des médias. Pour ce qui est de la pandémie, il informe que face à ses conséquences désastreuses sur les plans humains et économiques, les entreprises de presse n’ont pas été épargnées. Le contexte sécuritaire, marqué par l’insécurité, a affecté incontestablement le travail des journalistes. « Dans les régions durement éprouvées, il est difficile, voire impossible pour les journalistes de rejoindre les sources d’informations », a-t-il dit, ajoutant que les nouvelles dispositions « liberticides » introduites dans le code pénal en 2019 ont contribué à la restriction de la liberté de presse. En termes d’impunité, Inoussa Ouédraogo fait cas de la recrudescence de la violence et des menaces régulières dont sont victimes certains journalistes et défenseurs de la liberté. « En 2020, au moins 6 cas d’agressions et de menace de mort par balles à l’égard des journalistes ont été recensés. », a-t-il illustré.
Un hommage a été rendu à Marie Soleil Frère Minoungou, décédée dans la nuit du 18 au 19 mars 2021, pour service rendu à la nation dans le domaine de la communication. La bibliothèque personnelle de la défunte du côté de Bruxelles, riche de plus de 1000 livres, sera exclusivement reversée au CNP/NZ et le prix de la meilleure journaliste portera désormais son nom, a informé le président du comité de pilotage.
En rappel, La commémoration de cette 28e édition a été l’occasion pour le CNP/ NZ de procéder au lancement du prix de la meilleure journaliste et du prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation.
Tiba Kassamse Ouédraogo
Latribunedufaso.net