Face à la presse, le jeudi 11 mars 2021, à Ouagadougou, la ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a abordé diverses questions parmi lesquelles le système de double facturation de l’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA) et la vente du gaz butane à des prix non conventionnels par des distributeurs non agréés.
Sur la question du système de relevé bimestriel des factures ou système de double facturation de l’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA), la ligue des consommateurs du Burkina (LCB) indique avoir reçu 538 cas de plaintes dans la seule agence ONEA de Tampouy. À entendre le président de la ligue, Dasmané Traoré, les plaintes sont dues entre autres à la hausse généralisée des factures à partir des mois de consommation de juillet à novembre 2020 et à la mauvaise période choisie par l’ONEA (après une période de gratuité pour la tranche sociale du fait de la Covid-19) pour l’effectivité de la mise en application de ce nouveau système de relevé bimestriel. Pour ce fait, elle invite l’ONEA à suspendre temporairement l’application du relevé bimestriel, le temps de régler les contentieux de facturation ; de faire un audit du logiciel de facturation ; de prendre le temps d’informer et de sensibiliser suffisamment le consommateur en cas d’innovation lorsque celle-ci impacte ses habitudes; de renforcer les capacités du personnel en management-communication et surtout, de privilégier et d’intensifier la communication de proximité avec le consommateur.
En ce qui concerne la prolifération des produits de mauvaise qualité sur le marché burkinabè, Pascal Zaida, chargé de la réception des plaintes de la ligue, informe : « sur treize échantillons d’huile que nous avons prélevés et testés, cinq ne sont pas enrichis aux vitamines A contrairement à ce que la loi au Burkina recommande. Pire, sur les huit échantillons restants, deux contiennent de l’acide supérieure à la norme ». Ce qui rend donc ces huiles impropres à la consommation. « Un communiqué du ministère du commerce a bien certifié que les mêmes huiles testées sont de bonne qualité », renseigne-t-il. Or, selon le chargé des plaintes de la ligue des consommateurs du Burkina, la LCB a informé le ministère en charge du commerce après l’analyse de ces 13 échantillons jugés impropres à la consommation. Sur la question, la ligue informe n’avoir pas obtenu une réponse du ministère du commerce. « Pire, courant février le ministère a fait sortir une seconde liste qui confirme ces huiles et d’autres huiles propres à la consommation », s’est indigné Pascal Zaida. À l’entendre, dans la ville de Ouagadougou, il y a 18 installations frauduleuses de fabrication et de production d’huile alimentaire. Pour ce dernier, le gouvernement burkinabè ne fait rien contre cet état de fait car dit-il, le ministère serait au courant desdites installations dans la ville.
Les pratiques malsaines des sociétés de téléphonie mobile ; la reprise des coupures d’électricité et la vente du gaz butane à des prix non conventionnels par les distributeurs non agréés ont été les autres thématiques abordées lors de cette conférence de presse. Sur la question des pratiques des sociétés de téléphones mobiles, la ligue des consommateurs du Burkina exige entre autres l’arrêt immédiat des messages publicitaires intempestifs, le respect du principe de transparence dans l’octroi des bonus et la gestion des comptes et des sous comptes bonus. De la question de la vente du gaz butane, la ligue a dénoncé les distributeurs non agréés, notamment les quincailleries. Elle les accuse de stocker le gaz, créant ainsi une pénurie, et de le revendre à des prix non conventionnels. À cet effet, elle invite la SONABHY à prendre des « mesures fortes ». Par la même occasion, Dasmané Traoré et ses collaborateurs ont interpelé la SONABEL sur les cas de nombreuses coupures de courant, malgré le fait que l’on est qu’en début mars.
Tiba Kassamse Ouédraogo (Stagiaire)
Latribunedufaso.net