Des experts du Burkina Faso et de la Corée du Sud ont, au cours d’un séminaire tenu à Ouagadougou, le samedi 19 décembre 2020, partagé leur expérience de la gestion de la Covid-19. Deux communications, données par chacune des parties prenantes, ont encadré la rencontre.
La première communication, donnée par la partie burkinabé est partie du contexte général de la situation de la Covid-19 au monde, passant par l’Afrique et pour terminer au Burkina Faso. La situation dressée en ce qui concerne le Burkina Faso, est que la pandémie de la Covid-19 a débuté le 9 mars 2020 avec deux personnes testées positives. Et, depuis lors, le Burkina Faso a adopté des mesures barrières communes à tous, notamment le dispositif de lavage des mains à l’eau et au savon à l’entrée ce chaque endroit public, le port des masques de protection, la fermeture de certains endroits publics, la restriction des regroupements à moins de 50 personnes dans un endroit, etc. Au 12 décembre 2020, mention est faite de 4 030 cas positifs à la Covid-19 dont 64% dans la région du Centre ; de 2 910 guéris et de 71 décès dont 47 dans la région du Centre.
Afin de mieux gérer la pandémie, le Burkina Faso a mis en place un plan de riposte bâti autour de dix piliers que sont la coordination, la planification et la documentation, la surveillance, la communication de risque et engagement communautaire, les capacités des laboratoires, la prise en charge des cas et continuité des services, la prévention et contrôle de l’infection, la logistique et l’approvisionnement, l’administration et les finances, et la recherche. A ce plan de riposte, des semaines plus tard et à la date d’aujourd’hui, quelques faiblesses sont révélées. Elles concernent la faiblesse de coordination des interventions entre les différents acteurs de la gestion de la crise, l’insuffisance dans la mobilisation des ressources financières et dans l’organisation des ressources humaines pour la riposte.
Il est aussi révélé une infection émergente due au nouveau virus SRAS COV2, la morbidité et mortalité chez les personnes plus âgées. Douze des treize régions ont des cas actifs pendant que les districts affichent vingt-sept(27) cas actifs sur quarante-un (41). Le Centre et les Hauts-bassins sont les deux grandes régions les plus touchées avec respectivement 2 600 cas actifs, 47 décès, 795 guéris et 945 cas actifs, 21 morts, 112 cas actifs. Le record des nombres de cas au plan national est de 227 à la date du 18 décembre 2020. Tester, suivre, et traiter sont les stratégies mises en place en plus de la mise en ligne d’un numéro vert (3535) et de la coordination multisectorielle dont le rôle est de dépister, traiter et isoler. En cas de symptômes graves, les structures de soins de références désignées sont le Centre hospitalier et universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), le Centre hospitalier et universitaire de Tengandogo (CHU-T), l’hôpital de jour de Bobo. Les difficultés enregistrées sont relatives au relâchement des mesures barrières, à la non-adhésion au traitement et au dépistage, au flux importants des voyageurs malgré la fermeture des frontières, à l’offre insuffisante en test PCR au regard de la demande croissante des voyageurs.
La deuxième communication a porté sur la réponse actuelle apportée à la pandémie de Covid-19 en Corée du sud et les mesures à prendre. Il s’est agi pour la partie sud-coréenne de faire l’état actuel de la pandémie dans son pays. Il est alors indiqué que la pandémie est apparue pour la première fois dans le pays le 20 janvier 2020 par le biais d’un voyageur revenant de la Chine. Dès lors, les cas ont commencé à croitre dans le courant des mois de février-mars, mais ont arrêté leur progression durant le mois de mars grâce au système médical adopté pour la riposte. Au mois d’août, à la faveur de manifestations, une nouvelle vague de contamination s’est déclarée. Cette fois, pour lutter efficacement contre la pandémie, il a été mis en place 265 hôpitaux de sécurité nationale traitant des maladies respiratoires et non respiratoires. Le traitement se fait en ambulatoire et/ou en hospitalisant le patient selon le besoin. En Corée du Sud, 619 cliniques de dépistages et 124 cliniques sont disponibles pour le traitement de patients présentant des symptômes de maladies respiratoires.
Pour les personnes âgées, considérées comme plus vulnérables, il est envisagé la mise en place des tests PCR dans les maisons de retraite et aussi 1 000 cliniques pour les maladies respiratoires jusqu’à l’année prochaine, la mise en place du système TIC. Dix (10%) des cas actifs étaient asymptomatiques dans le pays. Il a été de fait conclu que la meilleure manière d’éviter la Covid-19 est d’éviter les contacts physiques et d’être toujours en mode prévention (respect des mesures barrières).
Pour rappel, le séminaire a présenté du côté burkinabé 11 participants du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) et des représentants d’Educators without borders Burkina (EWB-Burkina) et de l’Association pour la promotion de l’éducation non formelle au Burkina (APENF-Burkina). Du côté sud-coréen, l’on note la participation de 5 personnes dont la directrice de Raphael International. Le séminaire fut accompagné par Eun Jun Lee, traductrice Koreano-français. L’équipe coréenne, qui a pu intervenir par visioconférence, a qualifié de constructif les échanges et a espéré que de telles opportunités aient lieu. L’équipe burkinabé conduite par Dr Brice Bicaba, coordonnateur sectoriel santé de la lutte contre la Covid-19, a remercié l’équipe coréenne et a de même formulé le vœu de voir les échanges se poursuivre et se renforcer.
Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net