Les pharmaciens du Burkina, dans le souci de mutualiser leur force, ont tenu jeudi 3 décembre 2020, à Ouagadougou, une assemblée générale constitutive. A l’ordre du jour de ladite assemblée, la mise en place de la Mutuelle des pharmaciens du Burkina Faso (MUPHAB) et du Groupement d’intérêt économique des pharmaciens du Burkina Faso (GIEPHAB). Les deux structures devraient lutter pour la défense des intérêts des pharmaciens membres.
Les pharmaciens du Burkina, confrontés à plusieurs difficultés, ont décidé de se lancer dans une synergie d’actions afin de mieux défendre leurs intérêts partout où besoin sera. Pour cette synergie d’action, il envisage la mise sur pied d’une mutuelle, qui serait une association regroupant tous les pharmaciens exerçant au Burkina Faso, et d’un Groupement d’intérêt économique des pharmaciens du Burkina Faso (GIEPHAB). « La mutuelle des pharmaciens du Burkina (MUPHAB) est une association que nous allons créer, et dans laquelle nous allons loger un ensemble de chose à ce que si un prestataire vient voir un pharmacien qu’il ait l’ensemble des pharmaciens avec qui travailler », a fait comprendre le président du syndicat des pharmaciens du Burkina, Dr Aymar Tiendrébéogo. Sur l’utilité d’un groupement d’intérêt de leur corps de métier, il avance : « Les bénéficiaires seront les structures, propriétés de pharmaciens (officine ; laboratoire d’analyse, de biologie médicale). Son but sera de plaider et de jouer un lobby auprès des tiers payeurs au compte des structures pharmaceutiques membres. Son rôle, de baliser les organismes tiers payeurs pour que nos intérêts puissent être préservé ».
A en croire Dr Aymar Tiendrébéogo, c’est à la suite de plusieurs difficultés rencontrées que les pharmaciens ont décidé de la mise en place de ces structures qui défendront leurs intérêts auprès de leurs partenaires. « Quand les clients viennent avec un bon, nous les donnons les médicaments et après pour se faire payer c’est tout un problème à tel point qu’on est obligé de passer par d’autres stratégies pour se faire rembourser. Les délais de paiement sont également très longs, souvent jusqu’à 3 mois. Souvent des rejets de nos factures, des exclusions de médicaments tout ça joue sur la pérennité de la structure », explique-t-il. De même, l’état actuel des partenariats, dit-il, marginalise certaines pharmacies du moment où c’est le partenaire qui choisit la pharmacie en lieu et place du patient. « Il y a des pharmacies avec lesquelles les assureurs ne veulent pas travailler pourtant, ils ne doivent pas choisir ; le patient est libre de choisir d’aller là où il veut. Les pharmacies avec lesquelles ils ne travaillent pas sont marginalisées », renseigne le président du syndicat des pharmaciens du Burkina.
Au vu de ces difficultés et inégalités rencontrées par les pharmaciens du Burkina, le GIEPHAB et la MUPHAB devraient donc travailler pour que les lignes bougent favorablement en faveur de leurs membres, des dires du Dr Tiendrébéogo. « Nous voulons rééquilibrer nos différents partenariats par ce que nous estimons qu’à certains endroits ces partenariats ne sont pas très avantageux pour nous. », a-t-il déclaré.
Pour rappel, cette assemblée générale constitutive s’est tenue en présence du président de l’union nationale des pharmaciens privés de la Côte d’Ivoire, Dr Kanigui Ouattara, par ailleurs président du groupement d’intérêts économique des pharmaciens de Côte d’Ivoire. Celui-ci dit être venu apporter son soutien et son expérience à ses confrères du Burkina Faso dans le cadre de la mise en place de leurs structures.
Tiba Kassamse Ouédraogo (Stagiaire)
Latribunedufaso.net