Classé parmi les meilleurs en Afrique en matière de biosécurité et biotechnologie, le Burkina Faso a, le lundi 02 septembre 2019, inauguré un laboratoire national de référence à son bénéfice ainsi qu’à celui des pays de la sous-région. Il compte ainsi, conforter sa place actuelle, voire la dépasser. Mais, quelle est l’histoire de la biosécurité au pays des Hommes intègres ?
L’histoire de la biosécurité au Burkina Faso remonte officiellement depuis les négociations internationales pour l’adoption du protocole de Cartagena auquel il a participé au processus et qu’il a ratifié en 2003. Que dit ce protocole de Cartagena ? Le protocole de Cartagena est un accord international qui gère le mouvement des organismes vivants modifiés d’un pays à l’autre. Il vise à protéger la nature contre les risques potentiels posés par ces organismes en établissant des procédures que les pays peuvent utiliser pour prendre des décisions éclairées sur leur importation. En clair, il vise à assurer un degré adéquat de protection pour le transfert, la manipulation et l’utilisation sans danger des Organismes vivants modifiés(OVM) ou Organismes génétiquement modifiés(OGM) résultant de la biotechnologie moderne, qui peuvent avoir des effets défavorables sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, en tenant compte des risques pour la santé humaine et en mettant l’accent sur les mouvements transfrontaliers.
Biosécurité au pays des Hommes intègres, toute une histoire
Le gouvernement burkinabé, conformément à ces dispositions (citées plus haut), a adopté en 2004 un décret portant règles nationales en matière de sécurité en biotechnologie. En 2006, c’est l’Assemblée nationale qui légifère en la matière, puis vote la loi portant régime de sécurité en matière de biotechnologie au Burkina Faso. Du coup, le dispositif institutionnel se met en place et se renforce. C’est alors qu’en 2005, l’Agence nationale de biosécurité est créée et la loi de 2006 l’institut en tant qu’autorité de régulation, de contrôle et de veille de toutes les activités biotechnologiques sur le territoire national. Toujours en 2006, un comité scientifique national de biosécurité est formellement mis en place à l’effet d’évaluer les risques lors de toute application de la biotechnologie moderne.
En 2008, un observatoire national de biosécurité devant jouer une fonction de veille a été mis en place. Celui-ci regroupe les différents démembrements de l’administration publique mais aussi une représentation assez large et diverse de la société civile.
Prenant en compte l’évolution des connaissances scientifiques, le protocole de Cartagena a été complété par un protocole additionnel, notamment le protocole de Nagoya-Kuala Lumpur, relatif aux dommages. De fait, le législateur burkinabé abroge la loi de 2006 et adopte la loi de 2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie pour mieux prendre en considération les questions de responsabilité et de réparation relatives aux dommages qui pourraient survenir.
Tambi Serge Pacôme Zongo
La Tribune du Faso
Sources : – Discours de la directrice générale de l’Agence nationale de biosécurité(ANB), Pr Chantal Zoungrana, à l’occasion de l’inauguration du laboratoire national de biosécurité, le lundi 02 septembre 2019, à Kamboinsin, à Ouagadougou ;
- Site de recherche : google.com ;
- Crédit photo : google.com /onisep.fr