Le 26 septembre 2024, la Chambre ordinaire spécialisée dans la répression des actes de terrorisme a rendu son verdict dans l’affaire SM, un cultivateur accusé d’être membre d’un groupe terroriste, avec pour rôle présumé de vendre du bétail volé lors d’attaques menées par des terroristes dans la région.
SM a été interpellé en mai 2021 à Djibasso, à la frontière burkinabè. Il a nié les accusations portées contre lui, affirmant qu’il était simplement venu acheter des bœufs et chercher du travail.
Selon ses déclarations, il avait quitté le Mali pour se rendre à Djibasso dans ce but. Cependant, lors de son interrogatoire, il aurait mentionné des bases terroristes situées dans la forêt, ce qui a semé le doute sur ses réelles intentions.
Le procureur a rappelé qu’au cours des trois séquences de son audition, SM avait fourni des informations précises sur les bases terroristes, les personnes finançant les activités criminelles, ainsi que les réunions auxquelles il aurait participé. Selon l’enquêteur, SM aurait exprimé des remords, expliquant qu’il avait rejoint les terroristes parce qu’il se trouvait dans une zone sans Forces de défense et de sécurité (FDS) et qu’il devait subvenir à ses besoins.
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Toutefois, à la barre, SM a nié la plupart des faits qu’il avait initialement admis, prétendant que ses déclarations étaient fausses. Le procureur a alors souligné que les bœufs dont il était question provenaient probablement d’attaques terroristes et que SM était chargé de les conduire à l’entrée de la ville.
« Il faut être membre d’un groupe pour détenir de telles informations », a ajouté le procureur, qui a requis une peine de 21 ans d’emprisonnement ferme, assortie d’une amende d’un million de francs CFA, avec une période de sûreté de 14 ans.
Néanmoins, le tribunal, après examen des preuves et témoignages, a décidé d’acquitter SM au bénéfice du doute, ordonnant sa remise en liberté immédiate. Les frais de justice ont été mis à la charge du trésor public.
Nabintou OUATTARA
Latribunedufaso.net