Le 18 septembre 2024 à Ouagadougou, AD, un berger de Kongoussi, a été acquitté par la chambre correctionnelle spécialisée dans la répression des actes de terrorisme. Accusé d’association de malfaiteurs à des fins terroristes et de complicité d’assassinat, le tribunal a jugé que des doutes subsistaient quant à son implication dans les attaques terroristes du 25 janvier 2020 dans son village. Cette décision a ainsi mis fin à la procédure judiciaire.
Les accusations portées contre AD étaient graves. Selon le ministère public, plusieurs témoins affirmaient l’avoir vu aux côtés des terroristes le jour de l’attaque. Trois de ses connaissances, ayant grandi avec lui, ont assuré qu’il faisait partie du groupe armé. D’autres témoins, y compris des proches des victimes, ont également désigné AD comme un membre actif des assaillants.
Cependant, son employeur de l’époque, un Volontaire pour la défense de la patrie (VDP), a témoigné en sa faveur, affirme que son employé n’était pas impliqué. AD a, pour sa part, maintenu tout au long du procès qu’il travaillait ce jour-là et qu’il ne connaissait aucun terroriste. Malgré tout, les témoignages et les contradictions dans ses déclarations ont rendu sa défense difficile.
Un procès marqué par des témoignages contradictoires
L’affaire s’est compliquée en raison de nombreux témoignages contradictoires. Certains villageois ont affirmé avoir reconnu AD parmi les assaillants le 25 janvier 2020, tandis que d’autres non.
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Le procureur a fondé son accusation sur le témoignage d’une victime décédée après avoir été blessée lors de l’attaque. Selon lui, cette personne avait formellement reconnu AD comme l’un des assaillants avant de succomber à ses blessures. De plus, le procureur a ajouté que selon les témoignages, AD faisait partie des individus forçant les habitants à assister aux prêches des terroristes.
Malgré la demande du procureur de condamner AD à la prison à perpétuité pour complicité d’assassinat, le tribunal a conclu que les preuves étaient insuffisantes pour établir sa culpabilité avec certitude. Le manque de preuves matérielles et les témoignages contradictoires ont créé un doute sur son implication.
Le tribunal a donc prononcé l’acquittement d’AD au bénéfice du doute et mis les dépens à la charge du Trésor public.
« Certains témoins disent l’avoir vu, d’autres non. Ces incertitudes ne permettent pas d’établir clairement sa culpabilité », a déclaré le juge lors du verdict.
Nabintou OUATTARA
Latribunedufaso.net