PROJET DE MESSAGE DE MONSIEUR LE MINISTRE DE LA JUSTICE ET DES DROITS HUMAINS, CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS, GARDE DES SCEAUX, A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA PAIX, EDITION 2024
Septembre 2024
La paix et la cohésion sociale constituent une richesse inestimable et le socle de tout développement humain durable. Nous ne mesurons l’importance de ces valeurs que lorsqu’on les a perdues. En effet, des millions de populations dans le monde font encore face aujourd’hui, aux conséquences de la guerre, et vivent, quasiment au quotidien, dans l’effroi des actes de violence multiformes et de l’intolérance, avec leur lot de violations et d’atteintes aux droits humains. Si la guerre a toujours été associée à l’histoire de l’humanité, la cartographie des conflits dans le monde actuellement est fort préoccupante.
C’est dans l’optique de prévenir de telles situations, que l’Organisation des Nations Unies a, par la résolution 55/282, décidé la Journée internationale de la paix sera observée chaque année le 21 septembre. Au cours de cette journée, les Nations Unies invitent les Etats à respecter l’arrêt des hostilités et à célébrer la paix à travers des actions d’éducation et de sensibilisation à l’endroit de toutes les couches sociales sur des thématiques liées à la paix.
Pour cette année 2024, qui marque le 25ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action sur une culture de la paix, la journée internationale de la paix est commémorée au plan international sous le thème : « Promouvoir une culture de paix ». Par cette thématique, les Nations unies voudraient, dans un monde marqué par des tensions géopolitiques, rappeler la nécessité de cultiver la paix autour de nous et mettre l’accent sur l’éducation à la paix et à la non-violence comme principal instrument de diffusion et de promotion de la tolérance, de la justice et des droits de l’Homme. Aussi, donnent-elles l’occasion aux différents acteurs de faire un état des lieux des progrès accomplis en matière de promotion de la paix et de renforcement d’une culture de la non-violence par l’éducation.
Au niveau national, la commémoration de la journée internationale de la paix intervient dans un contexte qui impose une revalorisation des valeurs endogènes en vue de faire face aux défis actuels, d’où le thème : « Education aux valeurs endogènes de tolérance et de paix : rôle et responsabilité des communautés ». A travers ce thème, le Gouvernement entend interpeller l’ensemble des composantes de la société burkinabè sur l’importance de contribuer, aussi bien par leur engagement tant individuel que collectif à l’éducation permanente des citoyens aux valeurs endogènes de tolérance et de paix.
Comme l’a mentionné la Charte constitutive de l’UNESCO : « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ». Alors que notre pays traverse une crise sécuritaire aux conséquences multiformes sur les dynamiques aux niveaux social, politique et économique, il est, aujourd’hui, urgent et même impératif de mener des actions offensives de sensibilisation et d’éducation, pour assurer la réappropriation de nos valeurs culturelles de référence qui font du Burkina Faso, un pays de paix, de cohésion sociale et du vivre ensemble harmonieux. Cela contribuera à endiguer les phénomènes tels que la montée de l’intolérance, de la haine et de la violence sous toutes ses formes, dans un contexte global de reconquête de la stabilité et de la souveraineté nationale.
Ainsi, j’en appelle à une prise de conscience de chaque burkinabè, de la nécessité de faire sienne, la culture des valeurs de tolérance et de paix, laquelle doit être une quête commune pour toutes les communautés d’hommes et de femmes soucieuses du vivre-ensemble. Comme le disait le philosophe anglais Thomas Hobbes, « la première et fondamentale loi de nature est de rechercher et de poursuivre la paix ». Conscients que nous n’avons pas le droit de léguer aux générations futures un Burkina Faso handicapé de ce levier indispensable à son développement, chacun de nous est, de ce fait, appelé à être un artisan de paix, de tolérance et de cohésion sociale dans sa communauté.
La journée internationale de la paix sera conjointement commémorée avec celle de la tolérance du 21 septembre au 16 novembre dans la région du Centre-Ouest et sera marquée par une série d’activités en direction des différentes couches sociales de la société. Il s’agit, entre autres, d’une cérémonie de lancement à travers une course cycliste féminine, suivie d’un panel, des rencontres d’échanges avec les populations à la base, des conférences en milieu scolaire, d’une compétition de slam et de poésie, d’une journée de parenté à plaisanterie et d’une émission radiophonique.
Au regard de la pertinence des activités inscrites au programme, j’invite l’ensemble de la population burkinabè en général, et celle de la région du Centre-Ouest en particulier à se mobiliser massivement pour faire de cette commémoration une réussite.
Avant de clore mon propos, je voudrais, à cette occasion, exprimer ma reconnaissance à nos vaillantes Forces de défense et de sécurité et à nos valeureux volontaires pour la défense de la patrie pour les sacrifices inestimables qu’ils ne cessent de consentir dans la reconquête de l’intégralité du territoire national et pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Ma gratitude va aussi à l’endroit des acteurs étatiques et non étatiques qui œuvrent inlassablement à la préservation de la paix et au renforcement du vivre-ensemble harmonieux dans notre pays.
J’ai une pensée, empreinte de compassion à l’endroit des victimes du terrorisme et de leurs familles, des personnes déplacées internes et de tous ceux qui sont, d’une manière ou d’une autre, affectées par le terroriste dans notre pays.
J’invite chaque citoyen à adopter, en toutes circonstances, des comportements responsables et à promouvoir des actions en faveur de la paix et de la tolérance dans tous les domaines, afin que notre pays puisse retrouver sa stabilité d’antan.
Vive la paix !
Vive le Burkina Faso !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Maître Edasso Rodrigue BAYALA
Latribunedufaso.net