La Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) a mis fin aux activités de deux réseaux de présumés cyberdélinquants. Ils ont été présentés à la presse lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 13 juin 2024 à Ouagadougou.
Le mode opératoire du premier réseau composé de 3 personnes de nationalité camerounaise consiste à usurper l’identité des structures basées au Burkina Faso ou au Togo (Moov Africa, EBOMAF, GO Africa, IAMGOLD ESSAKANE SA…) en créant des comptes Gmail avec leur nom et leur logo. Il ciblait principalement leurs compatriotes camerounais en leur proposant de faux recrutements correspondant à leur centre d’intérêt. Selon les conférenciers, c’est une escroquerie de type QNET.
Le second réseau (6 membres de nationalité Burkinabè et béninoise) est spécialisé dans l’escroquerie portant sur la sève de moringa ou du liquide du pompier de soudan.
Dans leur mode opératoire, l’un des membres contacte la victime en se faisant passer pour un étudiant à Paris, utilisant des informations collectées sur cette dernière pour établir une relation de confiance. La victime est ensuite mise en contact avec un prétendu tuteur, nommé Dr BANCE, Dr SANOU, Dr GOUBA ou Dr MINOUNGOU, qui travaille pour le laboratoire NOVARTIS ou SONAFI, basé à Paris. Ce dernier exprime un besoin urgent de 700L de sève de moringa ou de liquide de pommier de soudan pour la fabrication de produits pharmaceutiques. Il fait une proposition alléchante à la victime.
Une fois que la victime est intéressée par l’achat du produit, elle est mise en contact avec un prétendu producteur du nom de Ladji BAGRE ou de O.S, surnommé « Vieux ». Ce dernier étant un membre du réseau, va confirmer l’existence du produit. Ainsi, le groupe va mettre en place plusieurs scénarios pour soutirer le maximum d’argent à la victime.
En plus de ces réseaux, 02 individus ayant un mode opératoire différent pour atteindre le même objectif d’escroquerie, ont également fait l’objet d’interpellation. En effet, leur mode opératoire consiste, « en complicité avec un acolyte au Togo, à trouver des commerçants togolais avec qui passer des commandes d’articles divers. Une fois que le prix et le mode de paiement par virement bancaire ont été convenus avec le commerçant, un faux bordereau de paiement est établi et envoyé par WhatsApp à la victime. Celle-ci pensant avoir été payée, procède à l’expédition de la marchandise vers le Burkina Faso. Ce n’est qu’après avoir consultés son compte bancaire que la victime se rend compte de la supercherie », a expliqué le Chef de la division enquête de la BCLCC, Akim Nignan.
Selon lui, le préjudice total causé par ces présumés cyber-escrocs s’élève actuellement à 243 471 780 FCFA. « A l’issue du présent point de presse, les personnes interpellées seront immédiatement présentées au parquet pour répondre des faits qui leurs sont reprochés », a-t-il poursuivi.
Selon le Commandant de la BCLCC, Bantida Samire Yoni, c’est à la suite de plusieurs plaintes que que la division enquête de la BCLCC a ouvert des enquêtes qui ont abouties à l’interpellation de ces présumés cybercriminels. Il invite la population à toujours collaborer en dénonçant tout cas suspect via le numéro (0226) 25 39 58 42 ou à écrire sur l’adresse cybercrime@securite.gov.bf.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net