En marge de la 8e édition des Journées à faibles émissions de carbone(JFEC) et de la 35e Journée internationale de Protection de la couche d’ozone, le ministère en charge de l’Environnement a animé un panel, le vendredi 18 septembre 2020, à Ouagadougou. Quatre thématiques, s’articulant autour de l’« efficacité énergétique et réduction des émissions des gaz à effet de serre », ont alors fait l’objet de communications.
Ce panel visait à outiller les citoyens sur l’émission du carbone, les secteurs d’émission, mais aussi leur prodiguer des conseils en vue de sa réduction. Pour l’atteinte d’un tel objectif, le ministère de l’Environnement a dû solliciter la participation et l’intervention de ses partenaires, notamment l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique(ANEREE), le Centre national pour le développement durable (CNDD), l’Association des Professionnels du Froid et de la Climatisation et de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY).
Le Centre national pour le développement durable (CNDD) s’est ainsi attelé a animé la thématique « état des lieux des émissions des gaz à effet de serre au Burkina Faso ». Dans sa présentation, Marthe Baro/Ky du Département de la Coordination des Conventions Internationales/SP-CNDD, est revenue d’une part sur les principaux Gaz à effet de serre (GES), qui agissent sur la couche d’ozone (le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et les hydrofluorocarbures (HFC)) et d’autre part, sur les secteurs émetteurs de GES que sont l’énergie à travers le transport terrestre, la production d’électricité et les déchets par le traitement des eaux usées et des déchets solides.
En termes de données, l’énergie est passée de 640,14 gigatonnes de carbone en 1995 à 3 146,63 gigatonnes en 2015 soit une augmentation de 392% d’évolution sur la période et une augmentation de 7,9% par an ; ce qui laisse croire à une prévision de 9 813,54 gigatonnes à l’horizon 2030. Quant aux déchets, en 1995, la production de carbone était estimée à 777,50 gigatonnes ; en 2015 elle est passée à 1 461,69 gigatonnes avec une prévision de 2 294 ,44 gigatonnes en 2030 soit un taux évolutif de 3,1% l’année et 88% la période 1995 – 2015. La production nationale était estimée à 24 094,68 en 1995, à 40 134,38 gigatonnes en 2015, avec un taux d’évolution de 66% durant la période et 2,5% l’année. Selon les prévisions, la production en 2030 pourrait être de 57 782,85 gigatonnes.
Après le CNDD, l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique(ANEREE) a également développé une thématique dans le cadre des énergies renouvelables : « efficacité énergétique dans le contexte de l’explosion de la demande d’énergie au Burkina Faso ». Pour l’ANEREE, la réduction des GES réside dans l’investissement dans les énergies renouvelables. De l’avis de Reymond Yaogho, ingénieur de travaux en génie électrique en service à l’ANEREE, les avantages des énergies renouvelables à savoir la sauvegarde des ressources naturelles, la réduction du GES sont énormes pour l’environnement, et pourrait être également un frein au réchauffement climatique.
A travers la thématique : « efficacité énergétique dans le froid pour la réduction des émissions des GES », Francis Semporé de l’association des professionnels du froid et de la climatisation, a aussi fait cas des causes de la production des GES dans le domaine du froid et de la climatisation. Pour l’association, l’émission de GES due aux à la consommation électrique des appareils frigorifiques est estimée à 102,1 Gwh soit 71 470 tonnes de carbone en 2019 au Burkina Faso. Le Choix des appareils et des équipements; les dispositions constructives ; les conceptions des systèmes et des installations ; les dispositions d’exécution des travaux et des installations ; l’exploitation et la maintenance … seraient à l’origine de la production du Carbonne dans le domaine du froid.
Yannick Dao, Responsable du Laboratoire de Contrôle Qualité des Produits pétroliers de la SONABHY, pour sa part, est revenue sur les types d’émissions de gaz d’échappement à travers le sous-thème : « qualité du carburant et types d’émissions de gaz d’échappement des véhicules à moteur au Burkina Faso ». Elle indique à cet effet que la nature exacte du gaz d’échappement dépend de nombreux facteurs tels le type de moteur, la qualité de l’entretien du moteur, le type de carburant utilisé, la vitesse et la charge imposées au moteur et les systèmes de contrôle des émissions. Pour Roger Dao, Chimiste-Qualiticien et responsable du Laboratoire de contrôle qualité des produits pétroliers, le gaz d’échappement des moteurs diesel peut contenir des éléments à l’image du carbone (suie), monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, oxygène, vapeur d’eau, azote, oxyde d’azote, oxyde de soufre, alcools, aldéhydes, cétones, Hydrocarbures aromatiques polycycliques(HAP), Matières particulaires diesel (MPD).
Tiba Kassamse Ouédraogo (stagiaire)
Latribunedufaso.net