SNC Bobo 2024 : Des cordons bleus présentent des spécialités locales en art culinaire 

Du 27 avril au 04 mai 2024, la ville de Sya vibre au rythme de la 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC). C’est une manifestation qui célèbre la culture dans toute sa diversité ainsi que les arts. A l’Institut national de formation de personnels de l’éducation (INFPE) de Bobo-Dioulasso, ex ENEP de Bobo, se tient la compétition de l’art culinaire. 

Elle vise à valoriser les mets locaux ainsi que la culture et les traditions culinaires des différentes régions. Pour cette édition de la SNC, 42 cordons bleus sont en lice. Chaque participant à 5 heures (8h à 12h) pour préparer sa spécialité. 

Membre du jury de la compétition en art culinaire, Isaïe Koanda

Selon un membre du jury, Isaïe Koanda, par ailleurs chef cuisinier, les critères de notation sont notamment l’hygiène, les qualités organoleptiques du plat, ses valeurs nutritives et sa présentation. « En art culinaire, la présentation du plat est aussi importante. Un plat bien présenté est déjà mangé à 50% », a-t-il ajouté.

Le 30 avril 2024, une équipe de Latribunedufaso.net a fait le constat du déroulement de la compétition. Ce jour, plusieurs plats étaient au menu notamment du couscous, des gâteaux et de la boisson. Des participantes donnent leur avis sur la compétition.

Marthe Coulibaly/Dabiré, représentante de la région du Sud-Ouest 

« Je suis là, à la 21e édition de la SNC pour ma première participation. Je présente un plat lourd, le Beng saoulè (dans ma langue maternelle qui signifie haricot au couscous). C’est du couscous de maïs jaune au haricot à la sauce légume.

La recette est faite avec du haricot blanc, du maïs jaune et d’autres ingrédients. On enlève le son du haricot et du maïs jaune. Le maïs jaune est ensuite concassé pour obtenir du semoule. Après avoir bien lavé ce semoule pour le débarrasser des impuretés, on le passe à la vapeur au moins 3 fois. A côté, le haricot est aussi passé à la vapeur au moins 3 fois. Les deux ingrédients sont ensuite mélangés pour obtenir le haricot au couscous. Le Beng saoulè est mangé avec une sauce légume à la viande hachée. Je représente la région du Sud-Ouest mais ce plat n’appartient pas à une communauté donnée. Il est connu partout, c’est juste la manière de le cuisiner qui diffère. 

La compétition se passe très bien. Chaque femme donne le meilleur d’elle-même. Je pense qu’en participant, nous avons déjà toutes gagné. Mais comme c’est une histoire de classement, le jury choisira la meilleure. »

Ilda Gandéma, représentante de la région du Centre-Ouest

« Je présente un plat léger (du biscuit de sésame). Dans cette recette, on retrouve de la farine de blé, du lait, du sucre, un peu de levure et des œufs. Le tout mélangé est frit avec de l’huile d’arachide. Ce plat peut-être mangé après les repas, en suivant la télé ou pendant les temps de causerie. 

La compétition se dérouler bien. Il y a plusieurs catégories (plat léger, plat lourd, dessert, boisson). Les participants peuvent proposer des plats dans les différentes catégories ou se focaliser sur une catégorie donnée. »

Yentéma Namoano, représentante de la région de l’Est

« Je présente ce matin du Yikègni (c’est du couscous de Mung bean accompagné de la sauce de pintade). La recette est composée du Mung bean (NDLR, nom scientifique, Vigna Radiata), de la pintade, des aubergines, du poivron, d’oignon, des tomates et des feuilles de moringa. Pour la préparation, on trie le Mung bean, on le débarrasse de ses impuretés et on part moudre. La farine obtenue est ensuite passée à la vapeur si on veut le consommer directement. Au cas contraire, on peut le sécher pour conserver. Ce plat est très nutritif surtout pour les personnes âgées et les enfants. »

Il faut noter que le Mung bean ou haricot Mungo est un céréale de la variété des légumineuses originaire de la région Indo-Birmane. Au Burkina Faso, c’est le Larlé Naaba Tigré qui est devenu, courant les années 2014, son promoteur et cela, grâce au Dr Issa Drabo, selon lui.

Adiza Julie Naba/Georges, représentante de la région de l’Est

« Je participe en art culinaire, catégorie boisson. Je fais aujourd’hui une boisson appelée dans notre langue locale Margnimpiéma. C’est du Gourmatchema. Ça veut dire eau blanche d’une femme qui vient d’accoucher. Elle permet d’enrichir le lait du nouveau né. Pour la faire, on a besoin du petit mil, de l’arachide, du pain de singe, du sucre ou du miel, et puis les feuilles d’acacia Sénégal. On peut la garder au frais pendant longtemps. Tout le monde peut boire, surtout les femmes qui ont nouvellement accouché, si elles en prennent elles auront de l’énergie toute la journée.

La compétition se passe bien. On est là, on attend les résultats. J’espère avoir un prix pour retourner dans ma région. »

Fatoumata Zonou/Dayonyon, représentante de la région des Hauts-Bassins 

« Je participe à la compétition avec 2 spécialités notamment le couscous et le jus de la patate. Aujourd’hui, j’ai fait le jus. Pour le faire, on a besoin du jus de patate, du gingembre, de la menthe et du miel. La patate est un aliment qui est beaucoup consommé au Burkina Faso, peu importe sa préparation. Qu’elle soit frit, bouillie, grillée ou fraîche. C’est pour cela que nous avons voulu innover en faisant son jus. Je vais également présenter son couscous et son lait. Le jus de patate est très nourrissant.

La compétition se passe bien. Nous avons bénéficié d’une formation de renforcement de capacité. Je suis confiante. J’espère que mon plat sera bien apprécié par le jury. »

Issouf Tapsob

Latribunedufaso.net

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