Sous la houlette du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, représenté par le premier ministre, Me Apollinaire Kyélem, le ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo a procédé le mercredi 17 avril 2024 à Ouagadougou (dans l’enceinte au Musée national du Burkina Faso ), au lancement de la 2e édition du « Mois du patrimoine burkinabè ».
« L’éducation au patrimoine, facteur de cohésion sociale au Burkina Faso », c’est sous ce thème qu’est placée la manifestation. Elle se déroulera du 18 avril au 18 mai 2024 sur toute l’entendue du territoire national.
Plusieurs activités sont au programmes. Il s’agit entre autres, de l’organisation d’ateliers avec les Trésors Humains Vivants dans les différents espaces patrimoniaux, la commémoration de la Journée internationale des Monuments et des Sites à Ziniaré dans la région du Plateau Central, l’organisation de la Journée de la gastronomie nationale ainsi que la Journée Internationale des Musées à Koupéla dans la région du Centre-Est.
Il est aussi prévu une semaine de projection des œuvres cinématographiques nationales au CENASA et la célébration de la Journée des Coutumes et Traditions sur l’ensemble du territoire par les adeptes de la religion traditionnelle. « Il est également prévu des visites touristiques dans la ville de Ouagadougou à travers ce qu’on appelle « mon tour de ville ». Par ailleurs , toutes les ministères, les institutions et régions ont été invités à organiser des excursions touristiques pour permettre à leurs personnels de toucher du doigt nos traditions », a ajouté la Secrétaire générale adjointe du ministère en charge de la culture, Adama Segda.
Dans l’allocution du Capitaine Ibrahim Traoré , lue par le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, chaque burkinabè est invité à jouer son rôle pour la promotion et la sauvegarde du patrimoine culturel.
« Au cours de ce Mois du patrimoine burkinabè, nous sommes tous exhortés à visiter nos espaces et sites patrimoniaux, notamment les musées, les cours des rois et chefs traditionnels, les enceintes religieuses, etc, dans la perspective de renouer avec notre histoire. Cette période doit être également un moment de réflexion et d’introspection pour chacun de nous, d’évaluation critique de notre contribution à l’édification de cette société que nous voulons fonder sur des valeurs communes partagées comme le pardon, la solidarité, le partage et l’amour de son prochain.
Il faut également avoir le courage de se demander si certaines valeurs fortement clamées et exhibées gardent encore l’essence même de leur signification et si elles conservent le rôle qui leur était jadis assigné. C’est là aussi l’épreuve la plus difficile et le défi individuel qui s’impose à chacune et à chacun de nous, car notre culture ne doit pas être une culture de la nostalgie où les souvenirs des bons vieux temps se mêlent au folklore des « temps modernes.
Je voudrais inviter les autorités coutumières et religieuses de toutes les confessions à s’approprier suffisamment la célébration de notre patrimoine culturel car nul n’est besoin de s’appesantir ici sur l’influence que peuvent avoir les religions sur les cultures des peuples et vice-versa. Votre contribution est donc essentielle dans la préservation de notre patrimoine culturel.
Aux artistes, artisans, créateurs et créatrices d’une manière générale, il vous appartient de démontrer l’importance de nos cultures. A cet effet, je vous invite à intensifier vos efforts dans la création, en vous inspirant des contenus de notre patrimoine culturel, dans toute sa diversité…
Aux détenteurs des savoirs et savoir-faire, notre patrimoine culturel doit être transmis d’une manière plus large, dans le respect des traditions propres à chaque contexte. Votre rôle dans l’inventaire de notre patrimoine culturel est prépondérant et c’est à vous qu’il revient d’ouvrir les portes quelques fois très closes de vos sanctuaires, afin de permettre aux jeunes générations de vous découvrir et de s’inventer à leur tour.
Peut-on revendiquer que notre patrimoine culturel serve notre développement si les premiers gardiens et dépositaires que sont les chefferies traditionnelles ne s’engagent pas dans cette dynamique ? C’est pourquoi, je lance ici un appel à l’endroit des chefs traditionnels et les encourage à ouvrir les portes de leur palais à la jeune génération », a laissé entendre le ministre .
Cette année, pour soutenir le caractère populaire de l’évènement, des ambassadeurs du Mois du patrimoine burkinabè ont été institués au cours de cette cérémonie de lancement. Ces ambassadeurs sont l’artiste chanteuse Miss Tanya, l’homme le plus fort du monde Iron Biby et le conteur forgeron KPG .
En rappel, le « Mois du patrimoine burkinabè » a été institué par le conseil des ministres, en sa séance du 13 avril 2023. Son objectif est de renforcer le rôle social des curiosités du patrimoine culturel, national, en incitant à une forte fréquentation des expositions muséales, des monuments, des sites et des lieux de mémoire.
Rosana Astride Kiendrebeogo