Le Premier ministre, Christophe Dabiré, a présidé le mardi 15 septembre 2020, dans ses locaux, à Ouagadougou, le conseil d’orientation du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS). Ledit conseil a réuni certains membres du gouvernement et des gouverneurs de région.
Au sortir de ce conseil, Pauline Zouré, ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie , des finances et du développement, chargée de l’aménagement du territoire, s’est fait le porte-voix de la délégation. « Nous venons de procéder à l’examen de la mise en œuvre au 30 juin du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) élargi à quatre nouvelles régions (l’Est, le Centre-nord, le Sahel et le Centre-est)», a-t-elle avancé. A en croire son propos, le conseil a fait savoir sa satisfaction quant aux efforts déjà déployés. « Au cours de cet examen, le conseil a vraiment félicité l’ensemble des acteurs de mise en œuvre pour l’ensemble du dynamisme qui a été déployé pour que les actions continuent de se dérouler dans ces zones que vous savez très fragile. Nous avons noté la satisfaction des acteurs de ce qu’il y a eu la continuité de la réalisation des investissements dans des zones inaccessibles ; des opérateurs, qu’ils soient centraux ou locaux, ont continué a mouillé le maillot pour que nous puissions mettre en place les investissements», a-t-elle déclaré.
L’autre point abordé au cours de ce conseil est le taux d’exécution. « Nous avons, au 30 juin 2020, eu un taux d’exécution de 28, 2% qui contraste avec celui de 2019 qui était à 35% », a indiqué la ministre déléguée. Cette baisse du taux d’exécution est due au contexte actuel doublé par la COVID-19. « Cela est dû à la situation dans laquelle le programme a continué à se dérouler (la COVID-19, etc.), qui a entrainé un ralentissement au niveau des activités que ce soit au niveau de l’administration centrale ou des collectivités. C’est ce qui a conduit à cette légère contre-performance », s’est-elle justifiée. Le taux de réalisation financière a lui aussi connu cette baisse. Il est alors estimé à 20, 2%, qui contraste également avec celui de l’année passée. Somme toute, c’est un bilan assez positif que dresse Pauline Zouré en ce qui concerne le déroulement des opérations sur le terrain. « Dans l’ensemble, nous pouvons dire que les opérations se sont véritablement déroulées sur le terrain. Et au terme des résolutions, nous avons entrepris de réaménager le programme de travail du PUS de 2020 pour pouvoir l’adapter aux nouvelles activités des départements ministériels ainsi qu’à la loi de finance rectificative prise dans le cadre de la COVID-19 », a-t-elle mentionné.
Au titre des résolutions du conseil, figure la situation des marchés en souffrance de paiement dans les zones inaccessibles. « Durant ces trois dernières années, il y a eu beaucoup de réalisations dans les zones concernées par le PUS, mais du fait de la non accessibilité des zones, il y a certaines infrastructures qui n’ont pas pu être réceptionnées alors que la règlementation prévoit un certain nombre d’étape », a-t-elle affirmé avant de dire que lesdites étapes freinent le paiement des marchés. C’est ainsi, poursuit-elle, que nous avons retenu qu’il fallait faire quelque chose pour ces entreprises qui souffrent non par seulement de leur fait, mais de faits exogènes qui entravent la réalisation de leurs activités». Le conseil a, de fait, instruit afin que soit pris en charge le dossier. Dès lors, « un comité a été mis en place, qui a estimé le montant à 17 milliards de francs CFA qui devrait normalement être payé à des entreprises qui ont réalisé des investissements dans des zones actuellement inaccessible », a-t-elle annoncé.
Vu la construction de la résilience dans les zones fragiles où intervient le projet, recommandation a été faite de poursuivre la mobilisation des ressources. « Le conseil a recommandé que nous puissions continuer la mobilisation des ressources au regard de l’impact du projet sur la construction de la résilience dans ces zones fragiles », a-t-elle informé.
La construction d’écoles, de centres de santé, la relocalisation des personnes déplacées internes sont entre autres actions à mettre à l’actif du programme d’urgence pour le Sahel. De 20 communes, le PUS est à plus d’une centaine de commune aujourd’hui. La stratégie actuelle du programme d’urgence, des dires de la ministre en charge de l’aménagement du territoire, est d’investir sur les communes à forte urgence. « C’est-à-dire les communes où il y a le besoin réel d’investissement. Il y a des communes où l’accès est totalement réduit. Dans ces communes, nous essayons de voir avec les communes sœurs et l’entremise des gouverneurs et des départements ministériels concernés, comment nous pouvons procéder à une relocalisation des investissements pour que les communes où la région ne perde pas les financements des partenaires », a-t-elle expliqué.
Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net