Chaque dernier vendredi du mois a lieu le traditionnel point de presse du Service d’information et du gouvernement (SIG) sur la situation de l’évolution de la COVID-19 au Burkina Faso. Ce mardi 15 septembre 2020, exception a été faite à cette tradition voulue par le gouvernement et a donc vu la tenue de ladite conférence de presse. La raison principale de cette dérogation, la détection de nouveaux cas à Bobo-Dioulasso à l’occasion de la formation militaire des énarques (de l’Ecole nationale d’administration).
Dr Brice Bicaba, directeur du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS), en a été le principal animateur de ce point de presse. Il a alors été question pour lui de faire le bilan de la maladie au niveau mondial, africain et au Burkina Faso. Il s’est de même agi pour lui de faire savoir les défis ainsi que les actions prochaines du CORUS.
De l’avis de Dr Brice Bicaba, la contamination au COVID-19 dans le monde actuellement est de 29 049 134 cas et plus de 924 000 décès. Le continent américain est le plus touché avec plus de 14 000 000. Il est suivi de l’Europe (4 000 000 de cas), qui s’est fait devancer par l’Asie qui occupe maintenant la seconde position. L’Afrique vient en dernière position avec plus d’un million de cas. Les pays les plus touchés sont l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigéria, l’Algérie et le Ghana. Au niveau des pays de la CEDEAO, le Nigéria reste en tête du classement et est suivi du Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Guinée.
Pour ce qui concerne la situation de la maladie au Burkina Faso à la date du mardi 15 septembre, le directeur du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) soutient que 467 échantillons ont été analysés repartis entre 331 tests de dépistage de voyage, 48 tests de personnes contacts, 32 tests de voyageurs, 3 tests de cas suspects et 53 tests de contrôle. Le nombre de cas confirmés est de 16 dont 8 à Ouagadougou, 6 à Houndé et 2 à Bobo-Dioulasso. Le nombre de guéri est de 4 portant le nombre total de guérison à 1 141. Aucun décès n’a été notifié portant ainsi le nombre total à 56. Le nombre de cas actif est de 536. Le nombre de cas confirmé est de 1733. Neuf (9) régions sont actives avec les Hauts-Bassins qui viennent en tête et suivi du Centre.
Durant ces deux derniers mois, depuis l’ouverture des frontières, poursuit-il, les cas testés auront évolué. Et cela serait dû à la demande de tests par les compagnies de transport en commun avant tout embarquement. Ce qui donc permet d’estimer la moyenne d’analyse par semaine à 3 000 tests analysés. La semaine dernière, 3 513 échantillons ont été analysés dont 254 cas positifs avec un taux de positivité de 7, 2%. Le total des échantillons analysés depuis le 9 mars est de 41 784. Nous vous revenons pour plus de détails. L’évolution des cas de décès durant ces deux derniers mois, 3 décès ont été notifiés et liés à des cas de co-morbidité (cas de COVID assimilés à des maladies chroniques).
Quid de la situation de Bobo ?
« Suite à l’augmentation du nombre de cas dans la ville de Bobo-Dioulasso, nous avons identifié une graphe dans le camp de formation des élèves de l’ENAM. Devant la persistance de notifications de quelques cas résiduels, nous avons pris la décision en concertation avec les différentes parties prenantes de monter une opération de dépistage de l’ensemble des élèves », a fait savoir Dr Bicaba avant de rappeler que deux tests de dépistage ont été faits à ces mêmes élèves avant leur départ pour la formation militaire. De la campagne de dépistage alors menée, un pic de 189 cas a été notifié. Et, des dires du Docteur, des actions allant dans le sens de l’approvisionnement en stock et en réactifs de la ville de Bobo-Dioulasso, l’isolement des cas positifs et de suivi de contact, etc. ont été entreprises. « Nous avons fait le dépistage des élèves le vendredi passé. Ceux qui étaient négatifs ont été transportés dans les villes de Ouaga, Bobo et Fada. Ceux positifs, ont été gardés, pour le moment, au niveau de Bobo », a-t-il ajouté.
S’agissant des élèves stagiaires sortis de la zone de confinement sans avis médical (76 en tout), il avance qu’un dispositif a été mis en place afin de permettre aux élèves d’appeler le 3535 (numéro vert du CORUS) et de se faire ainsi localiser, mais aussi de se faire suivre par des agents de santé. « A la situation de ce matin, 65 élèves ont appelé hier et le nombre a grimpé ce matin pour atteindre 74 élèves…nous avons déjà traduit le point au niveau des directions régionales de la santé afin d’assurer leur suivi à domicile », a-t-il déclaré. Quatre-vingt-dix-neuf (99) cas ont été déportés de Bobo à Ouaga dans des sites d’hébergement (des hôtels) où le suivi sera également assuré par des agents de santé. A Bobo-Dioulasso, 56 sont logés au niveau du site de l’institut du fait de la difficulté de leur trouver un site d’hébergement. Au regard de cette situation, le CORUS envisage de suivre tous les élèves qui sont actuellement à domicile ainsi que leurs proches. « Tous ceux qui sont à la maison seront suivis. Leurs familles seront également considérées comme contact ; nous allons donc assurer le suivi de ces familles… ».
La gestion du foyer de Bobo-Dioulasso, selon le directeur du CORUS, est le prochain défi auquel fera face son centre d’opérations les prochaines semaines. Il a, ce faisant, interpellé les uns et les autres sur l’existence du virus. « Le virus continue de circuler ; il faut se protéger », a-t-il rappelé.
Somme toute, de cette situation de Bobo-Dioulasso, Brice Bicaba reconnait qu’il y a eu des insuffisances. Mais en attendant de faire le bilan de celles-ci, il dit vouloir gérer l’urgence actuelle, éviter que la maladie se propage dans la communauté.
En rappel, les énarques, à l’occasion de leur sortie pour formation militaire, étaient en tout 800.
Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net