Le procès de la Conférence générale du travail du Burkina (CGT-B) contre l’écrivain Adama Amadé Siguiré s’est poursuivi le 04 mars 2024 au tribunal de grande instance Ouaga 1. A la sortie de la salle d’audience, les avocats des deux parties se sont prononcés sur des questions qui ont été abordées lors des débats à l’audience. Il s’agit notamment de la non-comparution du Secrétariat général de la CGT-B, Amadou Dicko et des démonstrations faites par le prévenu pour prouver ses déclarations.
Selon Me Prosper Farama, M Siguiré a dit : « Un membre de la CGT-B m’a appelé hier soir pour m’informer que la CGT-B a reçu de l’argent des impérialistes et ont conclu un contrat tacite pour la déstabilisation du régime ». Il était question de savoir si M Siguiré a les preuves des déclarations qu’il a faites.
« On a entendu toutes les conjonctures qui ont été menées sauf des preuves. Il se fonde sur des prémices, la contextualisation de la déclaration, la sociologie, la philosophie. Mais tout sauf du droit. Quant vous dite que quelqu’un a pris de l’argent, c’est du droit. Il n’a pas pu apporter une once de preuve », a-t-il indiqué.
Il ajoute que ce n’est pas parce que nous sommes en période de guerre que le mensonge peut permettre de faire de la communication. « Si on résume, il a menti. Il fait de la démonstration par sociologie, logique, mais il n’a pas de preuve. Il a fait cette communication parce qu’on est en période de guerre. Cela ne peut pas justifier l’atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne. (…) Il n’y a pas de preuve. Le procès est fini. Quant vous venez à un procès en diffamation, la loi dit que vous devez apporter la preuve. Alors qu’en l’espèce, ça n’a pas été le cas. Donc je ne vois pas où est le débat », a expliqué Me Farama.
Concernant la non-comparution du SG de la CGT-B, il dit qu’ils ont juste appliqué le droit qui dit que le plaignant peut être représenté.
Pour l’avocat de la défense, Me Amed Mahmane, cette affaire est en matière pénale, donc on peut apporter la preuve par tout moyen. « C’est ce qu’il faut retenir. Nous ne sommes pas dans une affaire où il est obligé d’apporter des documents. Depuis ce matin, notre client a mené un raisonnement permettant à la juridiction d’être convaincue. Le plus important est l’appréciation de la juridiction des éléments pertinents de preuve qui ont été étayés. Nous sommes en matière pénale, on peut apporter la preuve par tout moyen. Voilà pourquoi je dis que nous avons prouvé. Je pense qu’après ce procès, la CGT-B et ces dirigeants vont présenter des excuses aux burkinabè pour revenir dans le rang des patriotes pour défendre les intérêts et les idéaux du pays », a-t-il indiqué.
A propos de l’absence du SG de la CGT-B au procès, il dit que bien que la loi lui donne la possibilité de se faire représenter, il estime que sa présence est nécessaire pour la manifestation de la vérité. « il est nécessaire que toute les parties soient présentes. Nous avions voulu qu’elle comparaisse devant le tribunal pour permettre qu’il y ait un débat contradictoire entre les deux parties, qu’il y ait des révélations devant le tribunal pour qu’il puisse apprécier sereinement », a-t-il ajouté.
Issouf Tapsoba
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