Environnement : Chaque année le Burkina utilise 353 590 kg de mercure

Le Burkina Faso, soucieux de préserver son environnement du fait de l’exploitation minière, a signé puis ratifié la Convention de Minamata sur le mercure. Ceci fait, il s’est donc engagé à sa mise en œuvre ; laquelle mise en œuvre nécessite préalablement l’élaboration d’un rapport d’évaluation initiale, qui servira à son tour, de document de référence.

Ainsi dit, est intervenu le projet « Minamata Initial Assessment » (dit MIA en anglais) dont l’objectif global est d’évalué la situation nationale du pays en termes d’utilisation et de flux de mercure et des composés de mercure pour pouvoir identifier les besoins prioritaires et proposer des mesures d’interventions adéquates afin de répondre aux exigences de la Convention de Minamata. Le rapport final de ce projet d’étude, rendu public en juin 2018 par le Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique (MEEVCC), qui en a été par ailleurs l’Agence nationale d’exécution, fait l’état de l’utilisation du mercure au niveau national. Mais aussi, de l’impact de celui-ci sur la santé humaine et sur l’environnement.

Au niveau national, l’apport total annuel de mercure est estimé à 353 590 kg. Les types de sources qui contribuent principalement à cet apport de mercure sont respectivement la production primaire de métal (à l’exception de la production d’or par amalgamation) (315 534,3 kg Hg/an) ; l’extraction de l’or par amalgamation au mercure (32 500,0 kg Hg/an) ; l’utilisation et élimination d’autres produits (2 381,9 kg Hg/an) ; les crématoriums et cimetières (429,0 kg Hg/an) ; la combustion d’autres combustibles fossiles et de biomasse (284,5 kg Hg/an) ; et l’application, l’utilisation et l’élimination d’amalgames dentaires (75,3 kg Hg /an).

Le mercure, un danger pour l’Homme et son environnement

Les impacts du mercure sur la santé et l’environnement ont été déduits des résultats de l’inventaire national du mercure. Les compartiments de l’environnement concernés sont l’air, le sol, les sédiments et l’eau. En termes d’organismes, la faune et la flore terrestre et marine sont également impactées. La forme la plus volatile du mercure, le mercure élémentaire, s’évapore vers l’atmosphère et peut être inhalée par les populations environnantes. Le mercure qui se retrouve dans les eaux et les sédiments est transformé en méthylmercure qui va ensuite contaminer les poissons et autres fruits de mer consommés par les communautés. Finalement, toute activité terrestre impliquant le mercure est susceptible de contaminer les sols.

Les effets notables sur la santé se situent notamment au niveau des troubles du système nerveux, des problèmes au niveau des reins et surtout des potentiels dommages du fœtus pour les femmes enceintes. Concernant les risques encourus par des groupes de populations en fonction de l’utilisation du mercure, de leur exposition et des impacts que le mercure peut avoir sur leur santé notamment, il ressort que les groupes les plus vulnérables sont les fœtus (à travers les femmes enceintes) du fait des impacts irréversibles sur le système nerveux, entre autres, et les personnes exposées quotidiennement à des doses conséquentes de mercure.

En rappel, le projet est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM). L’Agence de mise en œuvre est l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), et les Agences d’exécutions sont, au niveau international, l’Institut des Nations-Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et au niveau national, il s’agit du Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique (MEEVCC).

Marcus Kouaman

Latribunedufaso.net

C’est quoi la Convention de minamata sur le mercure ?

La Convention de Minamata sur le mercure est un traité mondial destiné à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets négatifs du mercure. La Convention a été signée le 10 octobre 2013 lors de la conférence diplomatique de Kumamoto, au Japon et est entrée en vigueur le 16 août 2017. Le Burkina Faso a signé la Convention le 10 octobre 2013 et l’a ratifiée le 28 février 2017. Le 10 avril 2017, il est ainsi devenu le 42e pays partie de la Convention après le dépôt effectif des instruments de ratification. La Convention attire l’attention sur une substance particulière, présente partout dans la nature et utilisée dans les objets quotidiens et qui est rejetée dans l’atmosphère, le sol et l’eau depuis diverses sources. Contrôler les rejets et émissions anthropiques de mercure tout au long de son cycle de vie a été un facteur déterminant pour donner forme aux obligations de la Convention. Les points essentiels de la Convention de Minamata comprennent l‘interdiction de nouvelles mines de mercure, le démantèlement de celles qui existent déjà, le démantèlement et la réduction de l’utilisation de mercure dans plusieurs produits et processus, des mesures de contrôle sur les émissions dans l’air et sur les rejets dans le sol et dans l’eau, ainsi que la règlementation internationale du secteur informel pour l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or. La Convention aborde également Ie stockage provisoire du mercure et son élimination lorsqu’il devient un déchet, les sites contaminés par du mercure ainsi que des questions de santé.

La Tribune du Faso

 

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