Le Pr Stanislas Ouaro, ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), était face aux Hommes de média, ce 26 août 2020, à Ouagadougou. Il s’est agi pour lui de partager et d’échanger sur certaines préoccupations relatives à la gestion des établissements scolaires privés au Burkina Faso.
L’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants vivant sur le territoire national. Tel est l’un des défis majeurs que tente de relever l’État burkinabè. Ainsi, des autorisations sont délivrées à des promoteurs privés pour la création et l’ouverture d’établissements d’enseignement dans tous les ordres au profit des populations scolarisables. Toute chose qui permet à l’État d’affecter des élèves dans lesdits établissements après leur admission aux examens et concours scolaires pour la poursuite de leurs études. « Cet accompagnement du secteur privé souhaité par l’État obéit toutefois à des conditions qui sont prévues dans les textes règlementaires en la matière », fait alors savoir le ministre de l’Education Nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), Stanislas Ouaro.
De facto, des contrôles sont organisés régulièrement par la Direction de l’enseignement privé et les services déconcentrés du ministère pour s’assurer du respect desdites conditions. Au cours de l’année scolaire 2019-2020, plusieurs contrôles ont été organisés et ont concerné les élèves affectés et les écoles et établissements non reconnus. « Ces contrôles ont révélé que plusieurs élèves sont absents des établissements privés où ils ont été affectés. Malheureusement, ces absences n’ont pas fait pour autant l’objet de déclaration de la part des promoteurs des établissements concernés », a indiqué Ouaro avant de faire l’état des lieux durant les deux dernières années scolaires (2018-2019 et 2019-2020).
Pour 2018-2019, le ministre a déclaré 428 établissements contrôlés, 71 155 élèves contrôlés et 4 023 absents constatés ; et 363 établissements contrôlés, 51 752 élèves contrôlés et 300 absents constatés, pour la seconde période, 2019-2020. Des chiffres de la seconde période, Stanislas Ouaro attire l’attention sur la baisse importante du nombre des élèves affectés absents non déclarés. « Cette baisse est sans doute due aux effets induits des contrôles précédents », a-t-il affirmé avant d’en vouloir pour preuve les notifications qui sont adressées aux promoteurs épinglés pour la reprise de leurs factures conformément au nombre exact d’élèves présents avant tout paiement.
Deux types d’établissements pirates !
Selon le principal conférencier, certains établissements privés fonctionnent en violation totale ou partielle de la règlementation. Les contrôles effectués, ajoute-t-il, montrent que les établissements visités peuvent être classés en deux groupes, en fonction des observations y relatives, ainsi que les décisions subséquentes. Il s’agit des établissements présentant des atouts et ceux présentant des défaillances énormes.
Le Pr Ouaro, définit le premier groupe comme étant des établissements disposant d’infrastructures adéquates, de superficies suffisantes et de cadres scolaires appropriés mais pas d’autorisation d’ouverture. « Dans le principe, de tels établissements devraient être fermés le temps qu’ils se conforment à la règlementation. Mais agissant dans l’intérêt supérieur des élèves qui y sont inscrits, il a donc été proposé que ce groupe d’établissements soient autorisés à fonctionner en 2020-2021 », a-t-il avancé faisant savoir du même coup que les promoteurs des établissements concernés devront soumettre des dossiers d’autorisation d’ouverture. Sont donc identifiés, seize établissements privés post-primaires et secondaires ; 82 écoles primaires privées ; et 294 Centres d’éveil et d’éducation préscolaires privés. Soit 392 établissements recensés pouvant bénéficier d’accompagnement.
Le second groupe, les établissements présentant des défaillances énormes, est présenté comme ne pouvant pas être accompagné, en raison de leur situation qui présente de réels dangers tant pour les élèves, les enseignants que pour les visiteurs. Les établissements visés sont ceux faisant face à un marché ; les établissements insalubres (exigus, sans aération adéquate, sans luminosité adéquate, dont les murs sont délabrés et présentant des risques de s’écrouler, etc.) ; les établissements ouverts en face des débits de boisson ; les établissements situés en face d’un cimetière ; les établissements situés dans une zone marécageuse ; les établissements dont les conditions sanitaires sont graves (manque d’hygiène générale, sans latrines, sans eau potable surtout pour les tout-petits, etc.) ; et les établissements n’ayant pas de personnel qualifié.
De l’avis du ministre Ouaro, comparativement à la situation de l’année précédente, cette année, l’on note une réduction du nombre d’établissements à fermer. « De 315 à 134 ayant déjà reçu des notifications de fermeture pour l’année scolaire 2020-2021 », a-t-il illustré.
Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net
Ecoles Etablissements non reconnus à fermer à la date de juillet 2020
Post primaire et secondaire PRIVES reconnus