Affaire charbon fin : Les débats du jour ce sont intéressés à l’humidité des sacs qui contenaient le charbon fin 

 

L’audience sur l’affaire charbon fin opposant la société minière IAMGOLD Essakane SA à l’Etat Burkinabè s’est poursuivie le vendredi 08 décembre 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga1. L’audience de ce jour a porté sur la prévention du « Faux en écriture privée de commerce ».

Pour cette prévention, 03 personnes sont à la barre. Il s’agit de Sibi Abdoulaye, Cheick youness et Essakane. 

La première instruction a porté sur la différence des taux d’humidité. Les experts judiciaires ont trouvé sur les mêmes cargaison 11°, l’expert du parquet pour sa part à relevé 12° et Essakane 26°.

Le prévenu Sibi Abdoulaye est technicien principal métallurgiste d’Essakane. A la question du parquet sur cette prévention, il a affirmé qu’ « il y a une grande différence entre L’échantillonnage d’Essakane et celui de l’expert du parquet. » Pour lui, Essakane utilise un objet d’une longueur de 1m qu’il met dans les sacs en verticale et c’est après avoir prélevé au moins 5 fois que la constitue son échantillon. 

Le ministère public a demandé au technicien si celui-ci avait assisté à L’échantillonnage de l’expert du parquet. « Non M le procureur », a-t-il répondu.

Dans ce cas pourquoi dire que c’est carrément différent, a rétorqué le parquet. Ce dernier s’est expliqué en disant que c’est sur la base de la quantité de charbon fin prélevé par l’expert qu’il a affirmé cela. Selon lui, l’échantillon du charbon fin que l’expert du parquet a utilisé pour faire ses analyses est d’une petite quantité, donc ce n’est pas un bon echantillon.

Après lui, c’était le tour du deuxième prévenu Cheick Youness de venir à la barre. Pour lui, les écarts s’expliquent. En effet, il explique que l’eau présente sur les sacs s’évapore vite contrairement à l’eau présente entre les particules du charbon fin qui s’évaporent difficilement. A l’écouter, Essakane procède au prélèvement quand les sacs et les particules de charbon fin sont toujours humides. Cela expliquerait le taux d’humidité de 26° relevé par Essakane. 

Le président du tribunal a demandé aux experts judiciaires de se prononcer sur cette question.

Ces derniers  ont dit être du même avis que Youness car l’eau contenue dans les particules du charbon fin sèchent difficilement. Des deux experts, un affirme que les écarts entre les températures prélevées sont dûs à l’entreposage des sacs et le temps écoulé. Pour le second, les différences constatées dans les températures prélevées à savoir 11° de leur côté et 12° du côté de l’expert du parquet est une pure coïncidence. 

L’expert du parquet, quant à lui, a contredit les deux experts judiciaires. Selon lui, « il n y a pas de pure hasard en science. Il a d’abord reconnu que l’eau que contient les particules de charbon fin s’évapore difficilement ». Cependant, il a relevé que « quelques soit le temps pour un matériau séché, l’humidité doit varier très peu ».

A la suite de ces différentes interventions, le président du tribunal a suspendu l’audience pour reprendre le mardi 12 de décembre 2023.

Nabintou Ouattara (stagiaire)

Latribunedufaso.net

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