Le vendredi 24 novembre 2023 à Ouagadougou, s’est tenue à Ouagadougou la 2ème édition de la journée de vulgarisation des résultats du Centre d’études de documentation et de recherche économiques et sociales (CEDRES). L’objectif était de présenter aux décideurs et aux utilisateurs des produits de la recherche, les résultats obtenus par les chercheurs du CEDRES sur des domaines divers tels que l’autonomisation de la femme, l’inclusion financière, l’énergie, les mines et les transferts de fonds des migrants.
Les domaines sur lesquels ont porté les recherches sont des centres d’intérêt de l’Etat. Selon le Directeur du CEDRES, Pr Youmanli Ouoba, « parmi les 14 secteurs de planification existants au Burkina, nous avons fait le choix et invité les cadres des différents ministères afin qu’ils voient ce que nous avons réalisé afin d’éviter qu’il n’ y ait une duplication des recherches parce qu’il y a des structures aussi qui mènent des recherches ».
« En centrant la vulgarisation sur les travaux ayant comme champ d’investigation le Burkina Faso, c’est une façon aussi d’encourager nos chercheurs à s’intéresser aux problématiques locales afin que nous puissions jouer pleinement notre rôle d’éclaireur des décideurs », a précisé le Pr Youmanli Ouoba.
Cinq communications étaient au programme. La première portait sur les effets de l’autonomisation des agricultrices rurales sur l’adaptation au changement climatique au Burkina Faso. La deuxième s’est intéressée à l’adoption de la technologie solaire photovoltaïque en milieu rural au Burkina Faso. La troisième communication, quant à elle, concernait les barrières à l’inclusion financière des femmes au Burkina Faso. La quatrième a porté sur l’évidence empirique de la relation entre les transferts de fonds des migrants et l’investissement privé au Burkina Faso. La cinquième et dernière communication faisait le test de la condition nécessaire de soutenabilité économique de l’exploitation aurifère au Burkina Faso.
Pour ce qui est du premier thème, la communicatrice, Habi Ky, docteure à l’université de Ouahigouya, explique que de façon concrète, les résultats ont prouvé que plus la femme est indépendante, plus elle s’adapte aux effets du changement climatique. A l’écouter, en analysant l’indice composite de l’autonomisation, il y a des indices sur lesquels les femmes sont défavorisées et des aspects sur lesquels elles sont favorisées. « Les agricultrices du Nord, par exemple, sont très favorisées en terme de contribution aux revenus de la famille. Plus de 60% des femmes contribuent au quart du revenu du ménage. Les aspects défavorables sont l’accès aux ressources productives et la participation à la prise de décisions au sein du ménage et dans la communauté. Les ressources productives principales considérées dans cette étude sont l’accès à la terre, au crédit et aux équipements agricoles », a expliqué Habi Ky. Aussi, elle a fait des propositions pour l’amélioration du niveau d’autonomisation des femmes. « L’Etat doit favoriser les politiques d’accès au crédit, l’accès à la terre et inciter les femmes à prendre des postes de responsabilité au niveau des organisations et associations communautaires. », a-t-elle souligné.
En rappel, le CEDRES est une structure de recherche de l’Université Thomas Sankara, crée depuis Avril 1977 avec pour mission principale de soutenir le développement socioéconomique du Burkina Faso et de l’Afrique par la recherche et la formation en sciences économiques, sociales et de gestion. Il compte à ce jour 117 chercheurs et enseignants-chercheurs dont 61% permanents et 21,5% de femmes.
Nabintou Ouattara (stagiaire)
Latribunedufaso.net