Dans le cadre de son projet intitulé « Promouvoir l’esprit de paix et de cohésion sociale dans cinq (05) communes du Burkina Faso », le Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES-Burkina) a tenu un atelier de rencontre de partage d’expériences sur les mécanismes de prévention et de gestion des conflits. Organisé grâce à l’appui financier de l’Ambassade Royale de Danemark, cette rencontre s’adresse aux acteurs des 5 communes d’intervention du projet (Bama, Koundougou, Toussiana, Bérégadougou et Moussodougou). C’était le 17 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso.
Selon une étude réalisée par le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique en 2020, il ressort que les conflits communautaires sont une réalité au Burkina Faso et que les conflits fonciers et les conflits agriculteurs-éleveurs sont les premières sources de violences entre communauté. Cette situation peut s’expliquer par le fait que lors des conflits, les protagonistes cherchent à se rendre justice eux-mêmes au détriment des mécanismes modernes et endogènes de gestion des conflits. Cette deuxième rencontre de partage d’expériences permettra aux différents acteurs des communes d’intervention de s’approprier des bonnes pratiques sur les techniques traditionnelles et modernes de prévention et gestion des conflits communautaires et de prendre des engagements en vue de la tenue annuelle d’une rencontre d’échanges sur le foncier dans leurs communes respectives.
La rencontre était placée sous la présidence du gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Mariama Konaté. Elle s’est fait représentée par Boulaye Tamani, Chargé d’études au gouvernorat de la région. A l’écouter, au regard de l’objectif visé par cette initiative, le gouverneur remercie GERDDES-Burkina pour le choix porté sur sa région pour l’exécution du projet.
Cette rencontre a connu la participation des Présidents de délégations spéciales, des autorités coutumières et religieuses, des représentants des Conseils villageois de développement ainsi que ceux des structures déconcentrées des ministères des 5 communes concernées par le projet.
Selon Dr André Pouya, membre du Bureau exécutif national du GERDDES-Burkina, cette rencontre de partage d’expériences permettra, de façon spécifique, de présenter la synthèse des mécanismes endogènes et modernes de prévention et de gestion des conflits, utilisés par les acteurs dans les communes du projet. Aussi, il y aura des partages de bonnes pratiques/ des témoignages sur les cas de conflits résolus, les mécanismes utilisés ainsi que les difficultés rencontrées. A cela s’ajoute la présentation des difficultés rencontrées par les structures de prévention et de gestion des conflits afin de mener un plaidoyer auprès des autorités conviées.
Il existe plusieurs mécanismes endogènes et modernes de prévention et de gestion des conflits. Pour les mécanismes endogènes, il s’agit entre autres de la parenté à plaisanterie, la médiation sociale par les dépositaires des traditions (les chefs traditionnels, les griots, les forgeron, les sages, les neveux pour certaines communautés, etc.), la négociation, l’arbre à palabres et les pratiques coutumières, religieuses et culturelles.
Quant aux mécanismes modernes, il s’agit notamment du règlement à l’amiable, la conciliation, la médiation, l’arbitrage, le tribunal départemental et des activités communautaires (journée de salubrité, repas communautaires, etc.).
Le chef de service d’élevage du département de Bérégadougou, Boureima Paré est un participant de l’atelier. Il a salué cette initiative qui va leur permettre de renforcer leurs capacités et expériences en matière de gestion et de prévention des conflits.
En rappel, c’est suite à l’appel à proposition « Promotion des droits humains, de la paix et de la cohésion sociale 2021-2025 », lancé par l’Ambassade Royale de Danemark que le GERDDES-Burkina a bénéficié d’un financement pour la réalisation de son projet dans 5 communes du Burkina Faso. Le présent atelier de partage d’expériences est une activité dudit projet.
Issouf Tapsoba