Les travaux de la 18e édition de la Semaine du numérique (SN) se poursuivent dans la capitale burkinabè. Dans la matinée de ce mercredi 15 novembre 2023 à Ouagadougou, un panel a été organisé sous le thème « Les technologies numériques et gestion de l’information en périodes de crises ».
Ce thème a été subdivisé en trois sous-thèmes que sont « Les grands défis de la gestion de l’information en période de crises », « Gestion de l’information au Burkina Faso dans un contexte de crise sécuritaire », « Impacts des technologies numériques sur la gestion de l’information en période de crise : les atouts et les pièges ». Ces thématiques ont été animées respectivement par le Directeur de la règlementation, de la médiation et du contentieux du Conseil supérieur de la communication (CSC), Daniel Bonzi, le Directeur général de la communication et des médias du ministère en charge de la Communication, Raphaël Kafando et le fondateur du media en ligne Lefaso.net, Dr Cyriaque Paré.
Selon Daniel Bonzi, traiter de la problématique de la gestion de l’information en période de crise parait particulièrement intéressant en ce sens que ce thème s’inscrit en droite ligne des défis majeurs de « notre pays » dans le contexte sécuritaire actuel. « Le monde est hyper connecté. L’information n’est plus le monopole de l’Etat ou des médias classiques que sont la TV, radio, presse écrite. Les populations sont, elles aussi, productrices d’informations et ce, grâce aux médias sociaux », indique le Juriste, spécialiste du Droit de la Communication et du Cyberespace Africain, en plongeant dans le vif du sujet.
Les risques de déformation, poursuit-il, voire de manipulation d’information sont omniprésents et de plus en plus virulents. Dans ce contexte, ajoute t-il, face à une crise, la gestion de l’information devient une préoccupation majeure tant pour les pouvoirs publics, les professionnels du secteur, que les régulateurs. « La loi garantit non seulement la liberté d’expression et la liberté de la presse mais aussi et surtout le droit des citoyens à l’information. Comment concilier ces deux impératifs en période de crise ? Comment communiquer sans ameuter, effrayer ou troubler les populations ? Comment se prémunir contre la désinformation ? C’est autant de préoccupations que suscite le présent thème », a-t-il martelé.
Pour Daniel Bonzi, Parmi les défis qui leur sont attribués, les gouvernants doivent prendre les bonnes décisions, savoir les partager, avoir une communication ni trop apaisante, ni anxiogène, être transparent. Aussi, se faire entendre au plus tôt pour éviter les rumeurs et autres déformations de l’information et avoir de la cohérence entre les messages et dans la présentation des décisions.
Dans la communication en période de crise à l’ère du numérique, des pièges sont à éviter, renchérit Dr Cyriaque Paré. Par exemple, supprimer des commentaires négatifs sur les médias sociaux (les victimes peuvent se venger autrement, en recourant à leurs amis). A l’inverse conseille t-il, il faudra répondre calmement aux auteurs et essayer d’entrer en contact directe avec eux pour poursuivre la conversation par messages privés. Aussi, il ne faut pas répondre à chaud, ni répliquer à tout va. De même, il faudra laisser réagir librement les internautes dans le respect de la netiquette et/ou de chartes spécifiques aux plates-formes. « La communication de crise d’une organisation doit être transparente et au service de l’internaute. Laisser sans réponse ou étouffer une opinion ne fera que plus dégrader son e-réputation », a-t-il soutenu.
Dans sa présentation, Raphaël Kafando a, quant à lui, confié quelques perspectives envisagées par le Burkina Faso, dans sa gestion de l’information dans ce contexte de crise. Il s’agit entre autres du renforcement du cadre juridique du secteur, de l’éducation aux médias et de la coopération sous régionale en matière des TIC (Technologies de l’information et de la communication)
Il faut noter que la présente rencontre a réuni plusieurs participants dont des professionnels du monde du numérique, de la communication et des étudiants venus de divers instituts.
Rosana Astride Kiendrebeogo
Latribunedufaso.net