Lutte contre le VIH-SIDA et les IST : Le Burkina enregistre une prévalence moyenne d’infection au VIH de 0,6% en fin 2021

La 20e session ordinaire du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST) s’est tenue le vendredi 27 octobre 2023 à Ouagadougou. Elle avait pour objectif de réunir les acteurs et de décider des orientations à donner aux interventions en matière de lutte contre le Sida a travers l’examen et la validation des documents relatifs à la riposte de la maladie. La rencontre était placée sous le haut patronage du Président de la Transition, Capitaine Ibrahim Traoré, représenté par son Directeur de cabinet, Capitaine Anderson Méda.

Ce sont, au total, une centaine de participants qui ont pris part à cette session. Ils ont examiné et validé principalement 3 documents soumis à leur approbation. Il s’agit notamment du bilan de mise en œuvre du Plan national multisectoriel de lutte contre le Sida en 2022 (PNM 2022), le projet du PNM 2023 et le Cadre sectoriel de lutte contre le VIH révisé pour la période 2023-2026. En outre, ils ont examiné le processus de demande de financement du Burkina Faso adressée au 7e cycle du Fonds mondial pour la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Il ressort que cette demande a été jugée recevable et le financement a été autorisé. L’allocation du Burkina Faso est de 26,5 milliards de FCFA pour la période de 2024-2026. Par ailleurs, la session a examiné l’état de mise en œuvre des recommandations des sessions antérieures notamment la résolution sur la gratuité des services VIH au profit des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH).

Situation épidémiologique du VIH

Le pays des Hommes intègres enregistre une épidémie du VIH de type mixte caractérisée par une prévalence de moins de 1% en population générale et des prévalences élevées au sein de certains groupes spécifiques. La prévalence moyenne de l’infection au VIH dans la population adulte est estimée à 0,6% en fin 2021 (rapport ONUSIDA 2022).

Selon le Secrétaire permanent du CNLS-IST, Dr Seydou Ouattara, cela veut dire que « sur 200 personnes nous avons une personne séropositive. Comparé au résultat de 2003, où nous avons commencé avec une prévalence d’environ 2,3%. Donc nous pouvons dire que des avancées significatives sont faites dans la lutte contre le VIH/SIDA ». Avec ce résultat, la prévalence moyenne d’infection à ce virus est donc passée de 7,17% en 1997 à 0,6% en fin 2021.

Dans le même rapport, le nombre de PVVIH est estimé à 88 000 personnes dont 6 100 enfants de moins de 15 ans. Quant aux nouvelles infections, elles sont estimées a 1 700 dont moins de 500 enfants et le nombre de décès est estimé à 2 000 personnes. Cependant, ces résultats cachent souvent des disparités.

Des disparités de prévalence au sein de certains groupes

Les données de l’enquête nationale de surveillance de 2020 montrent des disparités de prévalence selon les tranches d’âge, les régions et le milieu de résidence. En effet, la prévalence la plus élevée (1,84%) a été enregistrée chez les 30 à 39 ans contre 0,46% chez les 15-24 ans en 2020. Au niveau des régions, les prévalences les plus élevées sont observées dans les régions du Centre (1,48%), des Hauts-Bassins (1,14%) et 1,37% pour le Sud-Ouest et le Centre-Sud. Par ailleurs, la prévalence est également élevée dans certains groupes. Il s’agit notamment des travailleuses de sexe (5,4% en 2016), des Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (1,9% en 2017), des personnes handicapées (4,6% en 2017) et des détenus (1,2% en 2020).

Selon M. Ouattara, à l’issu de la session, les mesures qui seront mises en œuvre auront pour but de trouver des solutions à ces disparités afin de lever les goulots d’étranglement pour aboutir à l’élimination du VIH à l’horizon 2030 au Burkina Faso.

Le Capitaine Anderson Méda, représentant le Président de la Transition, a remercié les acteurs nationaux et les partenaires techniques et financiers pour leur engagement aux côtés du gouvernement dans la lutte contre la maladie. « Je demeure convaincu que c’est dans une telle synergie d’action que nous mettrons fin à l’épidémie du Sida dans notre pays à l’horizon 2030 », a-t-il fondé l’espoir avant d’inviter les acteurs a prendre en compte le contexte actuel de crise sécuritaire dans leurs actions afin de ne laisser personne de côté telles que les Populations déplacées internes et les Forces de défense et de sécurité.

Recommandations

A en croire au SP/CNLS-IST, des recommandations ont été formulées au sortir des travaux. Il s’agit entre autres de l’amélioration de l’indicateur concernant la suppression de la charge virale chez les PVVIH. « C’est un indicateur important pour la qualité de vie des PVVIH. Pour cela, il y’a un certain nombre d’actions qu’ils faut mettre en œuvre. Nous avons discuté de la gratuité des soins offerts aux PVVIH, notamment le suivi biologique », a-t-il souligné. A cela s’ajoutent la poursuite de l’adaptation de la réponse au contexte humanitaire afin de ne laisser personne de côté, l’amélioration de la gouvernance dans la lutte contre la maladie et la reprise des actions de sensibilisation masse média en direction des adolescents et jeunes.

Issouf Tapsoba

Latribunedufaso.net

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