Le 27 septembre 2023 à Ouagadougou, a eu lieu la clôture de l’atelier de formation et de partage d’expériences sur le potentiel et les problématiques de développement du secteur des minéraux du développement. Il s’est tenu en marge de la 5e édition de la Semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO). Cette rencontre a été organisée par le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières, en partenariat avec le PNUD.
L’atelier s’est tenue dans le cadre du Programme ACP-UE en faveur des minéraux du développement, encore appelés substances de carrières. Il avait pour objectif de faciliter le partage d’expériences entre les pays bénéficiaires de ce programme (Burkina Faso, Congo Brazzaville, Tanzanie, Cameroun et Mauritanie) autour de la problématique de développement de ces substances. Il s’agit notamment de la méconnaissance, la faible valorisation et promotion du secteur.
Après les différentes présentations en salle, les participants ont effectué des cas pratiques sur le terrain. Il s’agit de la formation des formateurs sur la fabrication des briques en terre stabilisée : une approche zéro déchet dans la taille des briques en latérite. Ils ont également bénéficié d’un renforcement de capacités sur la production et la promotion des habitats avec ces briques.
Pendant 2 jours, cet atelier a réuni une trentaine de participants issus de divers groupes d’Exploitation minière artisanale à petite échelle (EMAPE). Ils ont vu un accroissement sensible de leurs connaissances, toute chose qui leur permettront d’être plus innovants, responsables et plus performants dans leurs activités.
André Njoya, enseignant en sciences des matériaux est le représentant de la délégation du Cameroun. Il dit avoir appris beaucoup de choses en participant à la rencontre. Il a pris l’engagement de partager ces connaissances avec ses frères camerounais.
Arsène Hien est, quant à lui, de la délégation burkinabè. Il évolue dans exploitation sémi-mécanisée des briques latérites taillées à Dano. Pour lui, cette rencontre est un cadre de partage de connaissances qui lui a permis d’apprendre beaucoup de choses afin de développer son activité.
« On a été formé en fabrication de Briques de terre comprimée (BTC). Après la production des briques, je laisse les résidus. Mais a l’issue de cet atelier, j’ai appris qu’on peut utiliser ces résidus pour fabriquer des BTC », s’est-il réjoui.
A l’issu des échanges, les acteurs ont fait des recommandations pour le développement du secteur. Il s’agit notamment de reconsidérer l’EMAPE comme une activité économique viable fondée sur la connaissance géologique, placer l’EMAPE au cœur de l’industrialisation nationale et de la transformation économique grâce à la promotion de la valeur ajoutée et d’élaborer des normes et standards adaptés aux réalités nationales.
En outre, l’EMAPE ne doit pas être considérée de prime abord comme une source d’impôts mais comme une source de création d’emplois et de richesses (jusqu’à ce que le secteur arrive à maturité). Aussi, ils ont proposer de rendre les informations disponibles aux acteurs (géo données, financement et marché) et de concevoir une politique sectorielle spécifique en faveur de la formalisation et l’organisation du secteur.
La cérémonie de clôture était placée sous la présidence du ministre des Mines, Simon-Pierre Boussim. Il a été représenté par son Secrétaire général, Jean Baptiste Kaboré.
Selon lui, au regard de la « qualité des participants », il affirme que les objectifs poursuivis dans le cadre de ce cadre d’échanges ont été atteints. « Les recommandations qui en sont issues nous permettront de conserver les acquis et de lever les goulots d’étranglement relatifs au secteur des minéraux du développement pour en faire un véritable levier de développement socioéconomique de nos pays », a-t-il conclu.
Issouf Tapsoba
Latribunedufaso.net